Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 20 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

N. 441 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 755
Copernic et le Cardinal de Cusa. Je tiens pour certain que le paradis terrestre estoit
proche du Tigre et de l’Euphrate, mais je ne condamnero[is] pas pour cela ceux qui le
font occuper une bonne partie du globe de la terre.
(Ad 3) On m’objecte que je prouve trop, et que c’est le plus grand des defauts
où puisse tomber un Theologien et un philosophe. Je réponds p r e m i e r e m e n t que 5
c’est un defaut de prouver trop. Mais il s’en faut beaucoup que ce soit le plus grand.
Ces sortes de preuves contiennent ordinairement quelque chose de bon; et si on les sait
moderer, comme il faut, elles prouvent au moins une partie: ainsi il vaut mieux trop
prouver, qu’apporter des Sophismes, qui ne prouvent rien du tout. S e c o n d e m e n t
quand on n’a que cela à dire à un argument, on ne fait que répondre à la conclusion, et 10
au lieu de resoudre l’argument de l’adversaire, on luy fait une objection, en voulant faire
voir que de son raisonnement suit plus qu’il ne veut. M[ais] cette maniere de disputer
n’est point satisfaire. T r o i s i e m e m e n t , j’ay fait voir à l’article precedent, que je
ne suis nullement tombé dans ce defaut de prouver ce qui est contraire à moy même.
E n q u a t r i e m e l i e u on adjoute icy que je ne donne aucun principe certain pour 15
juger de la canonicité. Mais qu’ay je besoin d’en donner? C’est assez que je fais voir
que Trente veut forcer tout le monde de croi[re], que les livres que l’ancienne Eglise a
exclus du Canon, sont Canoniques. N’est ce pas assez pour detruire l’Oecumenicité de ce
Concile? Vouloir exiger de moy quelque chose de plus, seroit l’artifice ordinaire à ceux qui
sont embarassés; de vouloir changer de question, et d’engager leur adversaire dans des 20
difficultés hors d’oeuvre. En c i n q u i e m e l i e u pour la même raison je n’ay point
besoin de donner un tel principe pour les livres du vieux Testament en particulier. Il
est vray que j’ay rapporté celuy de tant de peres qui ont dit expressement, qu’il fal[l]oit
suivre en cela le Canon des Hebreux, et que je l’ay trouvé raisonnable moy même. Mais
ce sont des choses, que j’ay adjouté e x a b u n d a n t i , sans avoir besoin de m’en 25
charger. Cependant je suis encor pour ce principe, et je crois qu’on pourroit s’y tenir, le
prenant même avec rigueur. Quoyque je pourrois accorder qu’il y a eu des anciens qui
l’ont seulement receu en gros: quelques uns ayant omis, je ne say assez pourquoy, le seul
6 Mais . . . grand erg. Lil
2 f. ceux . . . terre: vgl. Th. Burnet, Telluris theoria sacra, T. 1, 1681, lib. II, cap. VI, S. 207–230,
mit einem Überblick zu den Lokalisierungsversuchen. 28 omis: vgl. bereits I, 18 N. 374, § LXXII sowie
N. 227 des vorliegenden Bandes, §§ 10–14.
29. 11. 2006