Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 20 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

570 ii. allgemeiner und gelehrter briefwechsel 1701–1702 N. 328
corriger, afin qu’ils n’envoyent rien que d’autentique et de sûr aux Savans de l’Europe.
L’Empereur ayant fait examiner cet écrit, et l’ayant examiné lui-même, repondit, qu’il
n’y avoit rien dans cet écrit qui ne fût très conforme à la grande doctrine (c’est ainsi que
les Chinois apellent la doctrine de Confucius)[,] que tout ce qui y est contenu est très
5 vrai, et qu’il n’a besoin d’aucune correction. Cette décision qui est enrégistrée dans les
archives du palais et qui a force de loi, est datée du 30. novembre 1700.
Comme l’Empereur est le Législateur de la nation, et le chef de la Religion de l’Etat,
à qui il apartient de décider de toutes les questions qui regardent la Religion, il n’y a plus
à douter que ces ceremonies ne soient purement civiles et politiques, puisque l’Empereur
10 le déclare lui-même par un acte si autentique.
Il paroît par cette décision que les anciens Missionaires qui avoient étudié cette
matiere plus de trente ou de quarante années, l’avoient plus aprofondie que les nouveaux
Missionaires, qui n’étant entrés dans cet Empire que depuis douze ou quinze ans ne
savent les choses que superficiellement, d’autant plus qu’ayant toujours demeuré dans
15 les Provinces les plus éloignées de la Cour, ils n’ont pu consulter des Savans de l’Empire,
ni s’instruire à fonds de ces matieres qui sont très difficiles. J’ai cru, Monsieur, que je
vous ferois plaisir de vous faire part de cette importante nouvelle, qui donne de la joye
à tous ceux qui s’interessent à la propagation de l’Evangile. Vous voyez par là que vous
avez pensé juste sur ces matieres, dans la belle et savante preface que vous avez mis à
20 la tête de votre Novissima Sinica, et que tous les Savans ont si fort goutée. On ne doit
pas en être surpris, puisque rien n’échape à vos grandes lumieres. Je suis avec bien du
respect,
Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur C. Le Gobien.
à Paris ce 10. Nov. 1701.
11 f. anciens . . . années: Le Gobien bezieht sich offenbar auf den Chinamissionar M. Martini S. J.
und dessen Ordensbrüder. Martini war 1650 als Bevollmächtigter in der Frage der Riten nach Rom entsandt
worden. Auf Grund seiner Eingabe an das Heilige Offizium entschied Alexander VII. am 23. März
1656, dass die chinesischen Riten (Konfuzius- und Ahnenkult) erlaubt seien, wenn sie nicht abergläubisch
seien. 12–16 nouveaux . . . difficiles: Gemeint sind die Missionare der Missions Etrangères de Paris;
aus den Reihen dieser Weltpriester ging 1684 der erste Apostolische Vikar, F. Pallu, in der chinesischen
Provinz Fukien hervor.
29. 11. 2006