Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
1.2. LA DÉTÉRIORATION ENVIRONNE-
MENTALE ET L’USAGE DURABLE
L’état écologique des fleuves s’est progressivement
détérioré au rythme de la croissance des populations,
des industries et des activités économiques,
pour arriver à la situation actuelle où la plupart des
cours d’eau connaissent un appauvrissement écologique
accru après avoir perdu une grande partie
de leur dynamique, de leur diversité biologique, de
leurs valeurs environnementales et de leur beauté.
Lors d’une première étape de développement
économique, cette détérioration environnementale
a surtout affecté la qualité des eaux (la pollution
comme signe extérieur de croissance urbaine
et de développement industriel, indicateur de
“progrès”); puis elle a touché l’essence naturelle
des cours (la régulation des rivières au moyen de
barrages et de retenues pour augmenter l’offre
de l’eau et sa disponibilité) et l’habitat physique
(la canalisation comme procédé de contrôle de la
dynamique fluviale et de la mise à profit intensive
de la plaine d’inondation), affectant parfois de
manière dramatique la composition et la structure
des spécimens de flore et de faune ainsi que les
dimensions de leur habitat.
Lors d’une phase plus récente et suite aux impacts
mentionnés antérieurement, la détérioration
environnementale s’est traduite par la dégradation
progressive et, dans certains cas, irréversible des
communautés biologiques, à cause de la disparition
de nombreux endémismes présentant des conditions
écologiques particulières, la diminution significative
des populations de nombreuses espèces
locales et la prolifération d’espèces exotiques envahissantes.
Bon nombre d’entre elles provoquent
de graves dommages écologiques et économiques
comme la jacinthe d’eau ou la moule zébrée qui
prolifèrent dans de nombreuses rivières espagnoles.
Cette situation des fleuves peut encore
s’aggraver si des mesures urgentes ne sont pas
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L’EAU POUR LA VIE
prises afin de contrôler les phénomènes de pollution
des eaux, dégradation de l’habitat et invasion
d’espèces toxiques, tous liés à une utilisation
excessive des ressources naturelles des fleuves
où l’eau est l’élément clef indispensable mais où
d’autres éléments acquièrent aussi une plus grande
valeur et une demande sociale tels que l’espace
fluvial avec un relief propice à l’urbanisation et au
tracé des voies de communication, les sédiments
et les graviers pour la construction ou encore la
pêche pour les activités sportives qui sont de plus
en plus lucratives.
Afin de renverser cette tendance à la détérioration
des fleuves, les gestionnaires de l’eau, les
administrations et les responsables des politiques
de développement et d’aménagement du territoire
doivent faire preuve d’une meilleure prise de conscience
écologique et d’un meilleur niveau de perceptions
des problèmes. D’autre part, il convient
de renforcer la participation et la collaboration
des principaux usagers des ressources fluviales et
des acteurs sociaux impliqués, tout en favorisant
l’implication publique dans les questions relatives
à la gestion, à la restauration des fleuves et à la
conservation du milieu naturel.
Il ne s’agit pas de bloquer la croissance ou le
développement économique des villes ni d’imposer
les lois de la nature sur le bien-être des êtres humains
mais de revoir les étapes suivies jusqu’à ce
jour dans de nombreux pays développés ou en voie
de développement en matière de gestion des fleuves
et de leurs ressources, tout en analysant nos
pertes de valeurs environnementales et de potentiel
naturel dues à la dégradation de l’environnement.
Dans ce sens, il est intéressant de souligner qu’une
étude récente de la Banque Mondiale a mis en
cause les critères traditionnels de la croissance
économique, en élaborant un nouveau paramètre
relatif à l’utilisation de la nature ; ce dernier doit
être retenu de la propre richesse économique car il
représente un appauvrissement du “capital naturel”
de chaque région.