Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
d’exemple à autres régions qui peuvent encore éviter
une telle détérioration de leur environnement.
3. LES DIFFÉRENCES DE PERCEPTION
DES PROBLÈMES ET DES PRIORITÉS
Il est de toute évidence que l’intensité des impacts
et des effets diffèrent selon le type de fleuves,
en fonction de leurs caractéristiques géographiques,
hydrologiques et écologiques même si de
telles pressions sont identiques d’un pays à l’autre.
Par exemple, dans les fleuves les plus importants
en débit et en taille, compte tenu de leur
plus grande capacité de dilution, l’incidence des
déversements est inférieure à celle qui touche les
fleuves moins importants dans les zones arides ou
semi-arides, où un taux très élevé voire la totalité
des eaux qui y circulent correspondent aux déversements
d’eaux résiduelles. Néanmoins, l’impact
des infrastructures de régulation des débits peut
être plus dramatique sur les grands fleuves que
sur les cours d’eau moins importants, affectant
un pourcentage plus élevé du réseau fluvial et
l’hydrologie et l’écologie des régions dans une
proportion nettement supérieure.
Néanmoins, il conviendrait avant tout de signaler
la variabilité de la perception de la problématique
des fleuves, selon le niveau de développement
des pays et la disponibilité des ressources
hydriques, déterminant les différences de priorité
dans la gestion et la mise à profit des fleuves et
dans leur conservation.
La plupart des pays européens et d’Amérique
du Nord bénéficient aujourd’hui d’un bien-être
économique et social élevé et la perception des
problèmes des fleuves est surtout centrée sur les
besoins d’eau domestique, l’alimentation, l’énergie
nécessaire au transport et à l’industrie ou l’espace
de loisirs. Dans ces pays, la sensibilité et
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L’EAU POUR LA VIE
l’éducation de la société en matière
d’environnement sont plutôt élevées ; il en va de
même pour le degré de connaissance et de perception
des problèmes environnementaux qui sont assez
large, avec une conscience bien encrée du besoin
de préserver la nature et de mobiliser toutes les
ressources économiques en vue de la restauration
et de la conservation des systèmes naturels. Les
lignes d’action prioritaires sont axées sur la protection
de l’habitat et sur la récupération des espèces
par le biais de la restauration et de la conservation
des écosystèmes. Des aides importantes sont attribuées,
alliées à une législation qui contribue notablement
à la réalisation de ces objectifs. Citons à
cet effet l’approbation et la mise en place en Europe
de la toute récente Directive Cadre sur l’Eau.
Dans d’autres régions moins développées, et
notamment dans les zones plus sèches où les ressources
hydriques sont plus rares, la perception
de la problématique des fleuves est très différente.
Dans ce contexte, il faut privilégier avant tout
l’augmentation des disponibilités d’eau en vue de
la vie et de la survie de l’agriculture, par le biais de
nouvelles infrastructures de régulation des cours
d’eau et de canalisation, reléguant la préoccupation
pour les effets environnementaux de telles
infrastructures au second plan. Il faut résoudre ou
freiner de manière urgente les effets de la pollution
urbaine dans les zones à forte densité de population
qui sont touchées par la pauvreté, le manque
de ressources et de technologie pour l’installation
et la maintenance des stations d’épuration et qui
souffrent souvent de problèmes de salubrité, victimes
des parasites ou des maladies endémiques.
Dans ce sens, et sur la base, une nouvelle fois,
de la durabilité, il faut se demander à quel point
la restauration et la conservation des fleuves sont
prioritaire à l’échelle globale et s’il est possible de
les mener à bien dans les pays moins développés
ou dotés de moindres ressources économiques.
Est-il vraiment inévitable de passer par une étape
de pollution et de dégradation environnemen