Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza
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DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008<br />
il est considéré comme un usager parmi d’autres<br />
auquel le gouvernement assigne <strong>de</strong>s débits minimums<br />
et <strong>de</strong> ce fait, seule l’eau excédante est objet<br />
<strong>de</strong> commerce. Cependant, pour certains participants,<br />
les faits démontrent que dans la pratique ce<br />
modèle ne fonctionne pas car au Chili les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />
environnementales ne sont pas respectées.<br />
Durant la cinquième séance consacrée à<br />
l’analyse du cadre institutionnel pour le marché<br />
<strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau, le débat s’est centré sur<br />
l’analyse du problème <strong>de</strong> la pollution <strong>de</strong> l’eau en<br />
tant que concentration <strong>de</strong> polluants qui pourrait<br />
être combattue par leur dilution. A cet effet, les<br />
marchés se <strong>de</strong>ssinent comme une alternative car<br />
ils permettraient d’acheter <strong>de</strong> l’eau pour en diluer<br />
la pollution. Une question qui a également<br />
été discutée est le traitement à donner aux plus<br />
grands pollueurs car avec ce mécanisme, il semble<br />
qu’ils aient acquis le droit <strong>de</strong> polluer. Pour les<br />
intervenants, avec ce modèle, il y a toujours <strong>de</strong>s<br />
gagnants et <strong>de</strong>s perdants et nombre d’entre eux<br />
sont encore impunis à ce jour. Les intervenants<br />
soutiennent que cette situation ne peut pas durer,<br />
qu’il existe <strong>de</strong>s instruments pour répartir la responsabilité<br />
<strong>de</strong> la pollution <strong>de</strong> façon plus équitable.<br />
Dans ce sens, le plus simple serait que l’État paie<br />
les agriculteurs afin qu’ils réduisent la pollution et<br />
sanctionne ceux qui ne le font pas. L’expérience<br />
montre que le modèle ne fonctionne pas car en<br />
Australie, par exemple, ceux qui ne réduisent pas<br />
les émissions ne sont pas sanctionnés, le système<br />
ayant un caractère volontaire. De plus, les agriculteurs<br />
se montrent méfiants en ce qui concerne<br />
les normes gouvernementales. La question clé du<br />
débat serait <strong>de</strong> trouver un équilibre entre les obligations<br />
<strong>de</strong>s parties affectées, ceux qui polluent et<br />
ceux qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’eau propre. Un modèle<br />
basé sur <strong>de</strong>s dégrèvements fiscaux encourageant<br />
la non pollution serait une alternative viable.<br />
Établir l’achat-vente <strong>de</strong> droits d’émissions au<br />
travers <strong>de</strong>s marchés permet <strong>de</strong> stimuler <strong>de</strong>s réformes<br />
institutionnelles. A cet égard, le débat est<br />
centré sur la nécessité d’établir <strong>de</strong>s lois explicites<br />
pour activer ces marchés. Ainsi, certains manifestent<br />
que le marché requiert un cadre clair mais<br />
ne peut être réglementé afin <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer souple<br />
et actif. Une <strong>de</strong>s questions débattues concernait<br />
la fixation à priori d’un prix dans les accords et<br />
dans ce cas déterminer si son montant doit être<br />
égal au coût <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> la pollution. Pour<br />
306<br />
ÉCONOMIE ET FINANCES DE L’EAU<br />
l’intervenant, le prix est fixé par le marché. Pour<br />
certains participants, l’idéal est qu’il y ait un ensemble<br />
<strong>de</strong> systèmes d’intermédiation.<br />
Durant la sixième séance consacrée à la discussion<br />
<strong>de</strong>s modèles d’allocation <strong>de</strong> l’eau économiquement<br />
efficace et les limitations <strong>de</strong>s instruments<br />
<strong>de</strong> Marché, l’expérience chilienne a été à nouveau<br />
évoquée pour abor<strong>de</strong>r le débat. Il s’agit d’un cas<br />
clair d’application orthodoxe <strong>de</strong> la théorie économique<br />
au domaine <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> l’eau. Pour<br />
l’intervenant, <strong>de</strong>ux décisions furent essentielles à<br />
l’évolution <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’eau au Chili : la propriété<br />
privée <strong>de</strong> la ressource et la privatisation <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> l’eau. Durant <strong>de</strong> nombreuses années,<br />
l’expérience chilienne a représenté l’exemple type<br />
<strong>de</strong>s bénéfices du libre Marché et une référence au<br />
paradigme <strong>de</strong> la gestion efficiente <strong>de</strong> l’eau. Cependant,<br />
<strong>de</strong>s questions se posent : la gestion <strong>de</strong> l’eau<br />
au Chili parvient-elle véritablement à l’efficacité<br />
économique, la pauvreté a-t-elle été réduite et<br />
l’état environnemental <strong>de</strong>s rivières s’est-il amélioré<br />
? La question fondamentale est <strong>de</strong> savoir si le Chili<br />
est aujourd’hui en meilleur position grâce à ce procédé<br />
<strong>de</strong> privatisation même si la comparaison avec<br />
la situation actuelle n’est pas vraiment nécessaire.<br />
La septième séance consacrée à la réflexion sur<br />
le mythe <strong>de</strong>s marchés a suscité un débat sur la dimension<br />
réelle <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> l’eau et si ces <strong>de</strong>rniers<br />
peuvent être considérés comme <strong>de</strong> véritables<br />
marchés. En ce sens, il a été discuté <strong>de</strong>s critères<br />
qui doivent prédominer pour évaluer les marchés:<br />
la rationalité économique, la rationalité sociale ou<br />
la rationalité politique car dans la pratique, elles<br />
ne coïnci<strong>de</strong>nt pas. La remise en question <strong>de</strong>s marchés<br />
par l’un <strong>de</strong>s intervenants s’est basée sur le<br />
caractère temporaire <strong>de</strong>s lois économiques et <strong>de</strong><br />
l’évaluation <strong>de</strong>s biens. De plus, il soutient que les<br />
marchés existant ne permettent pas leur libre accès.<br />
La question <strong>de</strong> fond est <strong>de</strong> déterminer si l’eau<br />
est ou n’est pas un bien public. En tous les cas,<br />
il ne faut pas parler <strong>de</strong> marchés <strong>de</strong> l’eau mais <strong>de</strong><br />
commerce <strong>de</strong> l’eau car il s’agit d’achat-vente entre<br />
particuliers. Les marchés sont plus réalisables à<br />
petite échelle car à gran<strong>de</strong> échelle, <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> réallocation surgissent. Le débat sur les marchés<br />
réglementés ou non réglementés est traité<br />
partiellement car il est essentiel <strong>de</strong> considérer les<br />
particularités <strong>de</strong> chaque cas. Mais il est certain que<br />
l’État doit participer à ce système quelle qu’en soit<br />
la forme. Pour l’un <strong>de</strong>s intervenants, il doit en