Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
PRÉSENTATION
L’eau douce est une ressource absolument essentielle
à la vie sur terre et au bien-être des hommes.
L’humanité utilise toutefois aujourd’hui plus de la
moitié des ressources en eau douce auxquelles elle
a accès et assèche les aquifères. Aussi la sécurité de
l’eau est-elle un enjeu majeur pour les nombreuses
personnes qui n’ont pas accès à une eau potable
salubre. Le développement humain doit aller de pair
avec un accès à l’eau pour tous, comme le reconnaissent
les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(dont la Cible 10 est de « réduire de moitié,
d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a
pas accès de façon durable à un approvisionnement
en eau potable et à un système d’assainissement de
base » (Nations Unies 2002). Mais un défi de taille
reste à relever pour atteindre ces objectifs: le changement
climatique.
Selon le quatrième rapport d’évaluation du
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (GIEC 2007), le réchauffement climatique
a un impact sur le cycle de l’eau. Il influe sur la
façon dont il pleut, quand, où et en quelle quantité.
Aussi une nouvelle donne se dessine-t-elle en ce qui
concerne la disponibilité de l’eau et les risques liés à
cette ressource. Les changements relevés dans les régimes
de précipitations, l’intensité des précipitations
et les précipitations extrêmes sont liés au réchauffement
climatique observé au cours de ces dernières
décennies, au même titre que la fonte généralisée
des neiges et des glaciers et que les changements
enregistrés en termes d’humidité des sols et de ruissellement.
À cela, il faut ajouter la multiplication des
fortes précipitations dans des régions dites arides,
la diminution des réserves d’eau dans les glaciers
alpins, des variations dans le volume et la vitesse
d’écoulement des cours d’eau alimentés par les glaciers
et la fonte des neiges, ainsi que dans le gel des
rivières et des lacs. Une étude récente montre que,
dans certaines régions, quelques-uns de ces changements
hydrologiques observés sont le résultat de
l’influence humaine sur le climat (Barnett et al. 2008).
244
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET PHÉNOMÈNES EXTRÊMES.
Document de synthèse
Coordinateurs: José Manuel Moreno, Joseph M. Alcamo, Luis J. Mata et Jean Palutikof
En ce début de siècle, étant donné que la planète
continue de se réchauffer, les modèles climatiques
laissent présager d’autres impacts sur le cycle de
l’eau (Bates et al. 2008). Parmi ceux-ci figurent les
variations dans les régimes des précipitations, avec
de plus forts épisodes sous les hautes latitudes et
différentes parties des tropiques, et une diminution
des précipitations dans les régions subtropicales et
de moyennes et basses latitudes. Au milieu du XXIe
siècle, le débit moyen annuel des cours d’eau et la
disponibilité de l’eau augmenteront de 10 % à 40
% sous les hautes latitudes et dans certaines zones
tropicales humides et diminueront de 10 % à 30 %
dans les régions arides de l’équateur et les zones
tropicales sèches. Certaines régions arides et semiarides
(comme le bassin Méditerranéen, l’ouest des
États-Unis, le sud de l’Afrique et le nord-est du Brésil)
sont particulièrement vulnérables aux impacts du
changement climatique et verront de ce fait prochainement
leurs ressources en eau s’appauvrir (Fig. 1).
Au cours de ce siècle, il est prévu que les réserves
d’eau des glaciers se fassent de plus en plus rares,
réduisant ainsi la disponibilité des ressources hydriques
dans les régions approvisionnées en eau de fonte
des neiges des plus grands massifs montagneux,
qui alimente une proportion non négligeable de la
population mondiale. L’augmentation du niveau de
la mer entraînera une plus grande intrusion d’eau
salée dans les eaux souterraines et les estuaires et se
traduira par la diminution des réserves d’eau douce
et la fragilisation des écosystèmes littoraux.
Les épisodes de pluies intenses deviendront de
plus en plus fréquents dans la plupart des régions
du globe au cours de ce XXIe siècle, et le risque
d’inondations consécutives à ces pluies sera accru.
En été, la tendance est à la sécheresse vers l’intérieur
des terres, plus particulièrement dans les régions
subtropicales et sous les moyennes et basses latitudes.
Selon les prévisions, dans le monde, la proportion
des terres extrêmement arides tout au long de
l’année, et la fréquence et la sévérité des épisodes de
sècheresse extrême, devraient augmenter.