Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
à hauteur de 20-35%. Par conséquent, des changements
dans la couverture végétale à cause de
la déforestation, qui causera une diminution de
l’évapotranspiration, affecteront certainement le
bilan hydrique de la région et des régions voisines.
Un second facteur d’importance relatif au
débit pour le climat régional et extra-régional, et
spécialement pour le cycle hydrologique, est le
rôle de la région amazonienne dans la réception
et l’exportation de vapeur d’eau sur de longues
distances. Le bilan hydrique annuel montre que
la région amazonienne est une grande importatrice
de vapeur d’eau, en particulier de l’Océan
Atlantique, qui contribue aux trois quarts du total
d’humidité circulant dans la région (Correia et al.,
2007). L’autre quart se produirait par évapotranspiration,
alors que la pluie annuelle est le double
de la valeur indiquée. Par conséquent, la région
amazonienne exporte de l’humidité en quantité
équivalente au double de la pluie totale régionale
ou quatre fois son évapotranspiration. La moitié
de cette humidité est transportée ver le sud de
la région, pendant que l’autre moitié s’en va vers
l’Océan Pacifique et les Caraïbes. La conclusion en
est que la région amazonienne contrôle dans une
large mesure la circulation de vapeur d’eau sur le
continent sud-américain, en affectant la réparti-
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EAU ET TERRE
tion des pluies au centre et au sud de l’Amérique
du Sud (Marengo, 2006).
La région amazonienne s’est trouvée confrontée
à un processus accéléré de déforestation au
cours des dernières décennies. Rien qu’au Brésil,
18% de la forêt amazonienne ont été convertis en
pâturages et en cultures (INPE, 2007). La déforestation
pour la création de pâturages provoque
une augmentation de l’albédo et une réduction
de l’évapotranspiration. On n’a cependant pas pu
démontrer expérimentalement un effet sur la réduction
locale des précipitations. Par ailleurs, on
a utilisé des modèles climatiques pour évaluer les
possibles impacts de la déforestation sur le bassin
amazonien. La majorité de ces études suggèrent
des réductions annuelles de 5 à 20% des précipitations,
de 20 à 30% de l’évapotranspiration,
et des hausses de 1 à 4% de la température de
l’air près de la surface (Correia, 2006). Pourtant,
d’autres exercices de modélisation donnent des
résultats opposés, par la génération d’une convergence
d’humidité des forêts environnantes sur
les surfaces déboisées les plus chaudes. Dans le
but de réconcilier les résultats des différents modèles,
Avissar et al. (2002) concluent que la déforestation
jusqu’à un seuil de 20-40% de la région
Figure 7: Principales interactions bio-sphériques impliquées dans la formation de nuages et de pluie dans la région
amazonienne : (a) sur la forêt, dans les conditions originelles ; (b) sur de grandes zones perturbées par la déforestation
et les changements dans l’usage du sol (Source : Andreae et al., 2004; page web de LBA).