Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

RÉSUMÉ:
DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
LES GUERRES DE L’EAU:
BIENTÔT UNE RÉALITÉ?
Munther J. Haddadin
À la suite de deux séminaires sur les ressources
hydriques du Moyen-Orient par le CSIS (Center for
Strategic and International Studies) en 1986, la
crainte de guerres de l’eau fit son apparition, un
sentiment qui atteint ensuite l’université américaine
Georgetown University. Bien qu’on lui ait
conseillé de ne pas le faire, la présidente de ces
séminaires a déclaré avec insistance que « l’eau, et
pas le pétrole, sera l’enjeu de la prochaine guerre
qui aura lieu au Moyen-Orient ». Par la suite, elle
a publié de nombreux articles sur le sujet dans
de célèbres journaux américains. Sa théorie fut
contredite par les événements qui suivirent cette
déclaration : en 1990, l’Irak envahit le Koweït. Et
dans ce cas, l’enjeu n’était pas l’eau. S’ensuivit en
1991 la guerre du Golf afin de libérer le Koweït du
joug iraquien. Une fois encore, l’enjeu n’était pas
l’eau. À partir de1999, la guerre israélo-palesti-
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ÉCONOMIE ET FINANCES DE L’EAU
nienne s’intensifia, un regain qui n’a été en aucun
cas provoqué par un conflit au sujet des ressources
hydriques. Puis, une autre guerre éclata en 2003
lors de l’occupation de l’Irak par les États-Unis.
Mais ces derniers ne voulaient pas s’emparer des
eaux du Tigre ou de l’Euphrate. En 2006, Israël et
le Hezbollah s’affrontèrent à nouveau, mais pas à
cause des ressources hydriques. Si on y réfléchit,
l’eau, par nature, est utilisée pour éteindre les incendies,
pas pour les allumer. Or, l’embrasement
du pétrole est un phénomène naturel. Il est donc
étrange que la crainte de guerres de l’eau en limite
les risques uniquement au Moyen-Orient. En effet,
nous n’avons jamais entendu parler de conflit sur
les bords du Rio Grande entre les États-Unis et le
Mexique ni dans la région des grands lacs séparant
les États-Unis du Canada. Au cours du siècle
dernier, trois guerres ont eu lieu entre l’Inde et le
Pakistan mais les structures d’approvisionnement
en eau n’ont jamais été touchées.