Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
dans les terres sont essentielles pour la biosphère,
et pour la société humaine à long terme. Margalef
(1996, Fig. 2) suggérait, comme une référence
d’orientation, la règle des trois tiers pour répartir
la pluie sur les terres émergées. Un tiers devrait
s’écouler vers la mer, un tiers devrait circuler vers
l’atmosphère par le biais de la transpiration des
plantes des écosystèmes naturels, et le tiers restant
pourrait être utilisé pour la consommation
humaine, en incluant l’agriculture d’irrigation, les
usages urbains et industriels. D’après le même auteur,
l’eau disponible pour des usages consommatoires
sans affecter négativement le cycle hydrique
global ne devrait pas excéder 40000 km 3 par an.
Le cycle hydrologique a de multiples
fonctions bio-géo-chimiques nécessaires
au fonctionnement de la biosphère,
en plus de l’évapotranspiration.
On ne peut pas manipuler le cycle
hydrologique sans affecter ses fonctions
bio-sphériques.
3. QUELQUES OPTIONS
POUR AUGMENTER LES ENTRÉES D’EAU
Méthodes de captage d’eau en régions arides:
l’amélioration de la recharge des aquifères
La pénurie d’eau en régions arides
s’accompagne souvent de périodes
de précipitations très intenses qui
peuvent engendrer des inondations
catastrophiques. Dans ces zones, l’eau
de ruissellement peut être captée afin
de recharger les aquifères, améliorant
ainsi la prévention des inondations et
la gestion des ressources hydriques.
21
EAU ET TERRE
Dans les régions arides et semi-arides les eaux
superficielles sont très rares et, bien souvent, la
seule eau disponible est la souterraine. Il y a un
seuil en-dessous duquel la recharge de l’aquifère
est inappréciable. Au cours des années les plus
sèches, l’infiltration dans l’aquifère peut être pratiquement
nulle.
Dans les années humides et/ou pendant des
périodes de précipitations de haute intensité,
l’infiltration peut être très élevée, à plus de
50% des précipitations. D’autre part, l’agriculture
d’irrigation intensive dans les régions semi-arides
a une grande importance économique, ce qui suppose
une forte demande en eau pour l’arrosage
et, souvent, un puisage intense dans les aquifères.
Les régions semi-arides ont depuis longtemps
l’habitude de vivre avec la pénurie d’eau et ont développé,
par conséquent, des systèmes pour tenter
de capter l’eau quel que soit son état. Le Tableau
1 résume diverses méthodes traditionnelles
de captage de l’eau et de recharge des aquifères.
Il existe des exemples d’agriculture ancienne
de subsistance basée sur l’utilisation du captage
de l’eau de ruissellement. Elle était pratiquée par
les Nabatéens il y a plus de 2000 ans dans le désert
du Negev et se trouvait bien développée dans les
régions semi-arides d’Amérique du Sud lorsque
sont arrivés les Espagnols (par exemple les “caisses”
d’eau mexicaines, Hebert et al., 1999). L’exemple
le plus répandu en est l’aljibe, abondant dans le
sud-est espagnol, qui continue à garantir de l’eau
pour le bétail dans nombre de zones rurales (van
Wesemael et al., 1998). Dans les zones urbaines,
les architectes se sont préoccupés de l’impact négatif
de l’urbanisation sur le cycle hydrique, en
particulier de la réduction de l’infiltration et de
l’augmentation du ruissellement. Quelques-unes
parmi les pratiques les plus courantes sont les citernes
qui recueillent la pluie des toits, les surfaces
végétales, les superficies poreuses, les pavements
perméables, l’asphalte ou le goudron poreux, mais
aussi des collecteurs d’infiltration intégrés au réseau
urbain (Ferguson, 1994).