Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
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EAU ET TERRE
Table 2. Coût de formation et de maintenance de la biomasse foliaire, tissus non photosynthétiques et racines fines
(gC/an) dans la forêt de chênes à feuilles pérennes de Prades (Tarragone, Espagne). La colonne à l’extrême droite et
la rangée inférieure représentent la transpiration requise pour compenser le coût de chaque composante de l’arbre.
Les précipitations requises ont été estimées en assumant le facteur empirique selon lequel la transpiration consomme
80% des précipitations dans cette forêt. Gracia et al, 2002.
mentaux mettent en relief le fait que les écosystèmes
méditerranéens n’atteignent jamais les valeurs
potentielles. La conséquence en est que les
arbres sont fortement limités par l’eau, de manière
que l’on a démontré expérimentalement que la
réduction de la densité des arbres implique une
plus grande transpiration des arbres restants, mais
qu’elle se traduit par une utilisation en eau pratiquement
égale à la part de la végétation malgré la
réduction de la densité de pieds. Plusieurs caractéristiques
des forêts méditerranéennes, comme
l’indice de surface foliaire, la structure des branchages
et la productivité, dépendent fortement
de la disponibilité en eau, indépendamment de la
densité de pieds de la forêt.
L’efficience dans l’usage de l’eau des forêts
méditerranéennes est de l’ordre de 5 mmol C/mol
H 2 O ou, en d’autres termes, les plantes doivent
transpirer 1000 g d’eau pour fixer entre 2 et 3 g C,
c’est à dire entre 300 et 500 fois le poids du carbone.
Le coût de la fixation de C en termes d’eau
est très élevé. La question cruciale sur ce point est
: combien coûte-t-il de maintenir la structure forestière
? La question est intéressante parce que la
réponse nous donnera une idée du point jusqu’où
la disponibilité en eau peut être limitative pour la
survie des forêts méditerranéennes, autant dans
l’actualité que dans les conditions futures.
FORMATION MAINTENANCE TOTAL EAU
gC /m 2 /année mm
Biomasse des feuilles 189 844 1033 281
Tissus non photosynt. 146 204 350 95
Racines fines 184 95 179 76
Total 519 1143 1662
Transpiration (mm/an) 141 311 452
Précipitations (mm/an) 178 392 570
Dans la forêt expérimentale de chênes verts de
Prades (Tarragone, Espagne), l’efficience moyenne
dans l’usage de l’eau est de 3,68 mmol C/mol eau,
ou bien, en d’autres termes, les arbres transpirent
150 kg d’eau pour produire 1 kg de matière organique.
Le coût de maintenance des feuilles, des
tissus lignifiés et des racines fines dans ce bois
est de 844, 204 et 95 gC·m-2 terrain·an-1 respectivement.
Cela signifie que pour compenser
le coût respiratoire des feuilles, les arbres investissent
844 gC·m-2 de terrain·an-1. De manière
analogue, la forêt investit annuellement 189, 146
y 184 gC·m-2 terrain·an-1 dans la formation de
nouveaux tissus.
La photosynthèse nécessaire pour compenser
ce coût de carbone requiert une transpiration de
452 mm d’eau par an ou, si l’on considère que
la transpiration représente 80% des précipitations,
il faut 670 mm de pluie annuelle pour soutenir
la photosynthèse nécessaire pour compenser le
coût respiratoire de la forêt. Par conséquent, avec
moins de 570 mm de pluie annuelle, la forêt réduit
la formation de nouveaux tissus et en dessous de
392 mm elle ne peut maintenir la biomasse actuelle.
A partir de ces données, le conflit entre eau
et carbone s’avère évident, de même que le haut
coût de l’absorption de carbone en termes d’eau.