Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
D’une part, ils affectent directement la vie humaine
et la santé. La sécheresse en 1984 en Éthiopie,
par exemple, causa presque un million de morts
ou la sécheresse en 1941-1942 en Chine toucha
environ trois millions de personnes qui moururent
de faim. Plus récemment, la catastrophe de la
Nouvelle Orléans dont les conséquences sont encore
visibles aujourd’hui. En outre, les problèmes
d’accès à l’eau potable s’accroissent, la provision
en quantité et qualité de l’eau étant compromise.
Ce fait affecte les secteurs les plus vulnérables,
tels que le secteur agricole où les pertes de
cultures peuvent donner lieu, dans certains cas
extrêmes, à des situations de cherté alimentaire
et de pertes d’emploi. D’autres effets et conséquences
pourraient se traduire par un risque dans
le bon fonctionnement des systèmes énergétiques
dépendant de l’hydroélectricité, les mouvements
migratoires des zones rurales aux zones urbaines,
l’intensification des conflits régionaux pour
l’usage des ressources disponibles et un accroissement
de la pression sur les terres moins touchées,
tel qu’il s’est produit au Kenya en l’an 2000.
La pénurie d’eau et la sécheresse sont un problème
mondial auquel l’Europe ne peut échapper.
Pendant trente ans, la sécheresse au sein de
l’Union Européenne a augmenté de façon spectaculaire
en fréquence et en intensité. Le nombre de
zones et de personnes touchées par la sécheresse a
augmenté de presque 20% entre 1976 et 2006. Le
coût total de la sécheresse durant les trente dernières
années s’élève à 100.000 millions d’euros.
Le coût moyen annuel a quadruplé durant cette
période (European Commission 2007).
La situation est très différente dans les pays riches
où le développement économique, la population
croissante et les modes de vie prépondérants
exercent une pression de plus en plus forte sur des
ressources en eau limitées. En même temps, nous
observons une demande progressive de l’eau à
l’état naturel qui donne lieu au développement de
cadres légaux et de politiques de protection des
eaux et de restauration des écosystèmes aquatiques.
Dans ce contexte de gestion difficile de ressources
limitées sur lesquelles est aujourd’hui exercée
une grande pression, nous devons faire face à un
défi supplémentaire : le changement climatique.
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ÉCONOMIE ET FINANCES DE L’EAU
Selon les conclusions du groupe de travail consacré
à la physique du climat du Quatrième Rapport du
Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du
Climat (GIEC/IPCC) des Nations Unies –document
approuvé par plus de 100 pays- le changement
climatique est inexorable et provoquera des hausses
de température durant le présent siècle d’entre
1,6 et 4 degrés, en fonction des mesures qui seront
adoptées pour le combattre. Le réchauffement
global aura des effets considérables sur la biodiversité,
la montée du niveau de la mer ou la perte
des glaces polaires ainsi que sur l’augmentation de
la fréquence et de l’intensité de phénomènes extrêmes,
tels que les sécheresses et les inondations.
Les effets du changement climatique et les désastres
sont très différents dans les pays développés
et non développés. Les pertes économiques
sont plus importantes dans les pays riches, bien
qu’en pourcentage du Produit Intérieur Brut, elles
soient supérieures dans les pays plus pauvres où
elles alimentent à nouveau le cycle de pauvreté
et leur vulnérabilité. Les conséquences directes du
déséquilibre dans l’accès à l’eau et l’augmentation
croissante de la pression sont l’apparition de conflits
pour l’eau qui dans de nombreux cas ont un
caractère transfrontalier. Dans le cadre sociopolitique,
les conditions hydro-climatiques en conjonction
avec les situations extrêmes de pénurie
peuvent exacerber les conflits latents pour l’eau.
Du point de vue historique, la gestion de la sécheresse
et des inondations a été une gestion de
crise et a consisté, principalement, à soulager les
plus affectés. Cette approche réactive fait place
ces dernières années à la gestion du risque, à
l’identification des causes et au développement de
stratégies de prévention ou à la limitation des impacts.
Dans la même optique, l’idée d’adaptation
au changement climatique fait son apparition.
L’adaptation a pour objet de réduire le risque
et les dommages dus aux impacts nocifs, présents
et futurs, d’une façon rentable ou en exploitant
les bénéfices potentiels. L’adaptation a ses limites.
Si certains seuils de température sont franchis, il
faut s’attendre à ce que certains impacts sur le climat
(par exemple, le déplacement des populations
à grande échelle) s’aggravent et deviennent irréversibles.
En ce sens, les mécanismes de gestion du
risque peuvent jouer un rôle essentiel dans la réso-