Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008
engendrerait une augmentation des pluies ; audelà
de ce niveau il se produirait une diminution
significative de la pluie.
Malgré le manque généralisé de mesures sur le
terrain qui démontreraient l’effet direct de la déforestation
sur les quantités ou sur la répartition
des pluies, une étude de Rondonia, dans le sudouest
de la région amazonienne, a présenté les
premières évidences directes d’une diminution des
précipitations après la déforestation. Par le biais
de mesures continues de la formation des nuages
et des précipitations à l’aide d’un radar, on a observé
une diminution de 5% des précipitations de
la région déboisée si l’on compare avec les forêts
de basses altitudes, et de 20% lorsqu’on compare
avec les forêts de plus haute altitude.
Dans les zones de forêt amazonienne bien conservées,
les émissions de compost organique volatile
de la part de la végétation engendrent des aérosols
naturels, à basses concentrations, par le biais
de réactions photochimiques qui donnent lieu à la
formation de “nuages chauds”, bas, qui produisent
rapidement de la pluie, de manière similaire
à ce qui se produit au-dessus de l’océan (Fig. 7).
Pendant l’époque sèche, à cause des incendies généralisés,
résultat de la gestion de la végétation et
de la déforestation, la concentration de particules
augmente de manière drastique, ce qui affecte le
bilan des radiations, en atténuant jusqu’à 70% la
radiation incidente (Eck et al., 2003), sans compter
l’impact sur la population locale. Dans une atmosphère
contaminée, la vapeur d’eau disponible se
disperse parmi une grande quantité de particules
(noyaux de condensation, CCN), les gouttes d’eau
grossissent lentement en produisant des nuages
à haut développement vertical. Très souvent, ces
nuages ne produisent aucune pluie, les gouttes
s’évaporent et la vapeur d’eau est transportée vers
d’autres régions avec les aérosols. Si les gouttes
d’eau montent à plus de 6 ou 7 km, elles peuvent
se congeler (“nuages froids”) et engendrer une
croissance subséquente qui peut développer des
nuages de 10-15 km de hauteur, formant alors des
cumulonimbus. Ces nuages substituent les superficiels,
et seuls les profonds produisent rarement
des pluies orageuses (Fig. 7; Andreae et al., 2004).
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EAU ET TERRE
Alors qu’à l’échelle de l’ensemble du bassin les
effets des changements dans les usages du sol ne
sont pas encore détectables dans la région amazonienne,
il est en train de se produire des altérations
significatives des écosystèmes fluviaux à micro- et
méso-échelle. Les cours d’eau déboisés ont révélé
des températures de l’eau plus élevées et des concentrations
de nutriments et de carbone organique
dissous, alors que l’oxygène était très faible, indiquant
des changements drastiques dans le fonctionnement
des écosystèmes (en créant un système
anaérobie) et dans leur hydrologie. On prévoit que
ces masses d’eau produiront de plus fortes émissions
de CO 2 et des taux plus élevés d’évaporation.
La déforestation peut provoquer des processus
de rétro-alimentation, plus d’incendies, moins de
précipitations en périodes sèches, une plus grande
mortalité des arbres et, donc, une plus grande
susceptibilité au feu. Le résultat final peut être le
recul de la forêt et/ou son remplacement par des
types de végétation adaptés à des périodes sèches
plus longues (Oyamma & Nobre, 2004).
La déforestation à grande échelle de
la forêt amazonienne peut modifier
les processus de formation de nuages
et des pluies, avec des effets dans les
autres régions voisines et même lointaines.
Le cas du Bassin Méditerranéen
L’évapotranspiration potentielle dans
les conditions méditerranéennes représente
approximativement le double
des précipitations.
Le climat méditerranéen a pour particularité
que l’époque sèche coïncide, en été, avec le moment
où le potentiel de croissance de la végéta