Semaines Thématiques - Ayuntamiento de Zaragoza

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DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008 SYNTHÈSE DES CONTRIBUTIONS Le rapport distingue clairement la séance d’introduction marquée par les actes protocolaires et la séance de travail proprement dite. Nous avons également essayé de distinguer les contributions d’analyses des contributions de propositions. Section introductrice / protocolaire En quelque sorte, les termes du débat ont été établis par les interventions initiales à caractère protocolaire effectuées sous forme de mini-exposé. Ainsi donc, le professeur Tamames, avec la revendication de Lorenzo Pardo et son ouvrage (et plus particulièrement les idées les plus connues de l’ingénieur à propos de l’unité de bassin comme instrument de gestion ainsi que sur la décompensation hydrographique espagnole), a soulevé le thème de l’interconnexion du système hydraulique espagnol et de la convenance (implicite dans le discours de Tamames) de ne pas sataniser des termes comme celui de “transfert des eaux ”. Si à cela s’ajoute la revendication (d’une certaine façon réinterprétation) de la théorie de Garrett Hardin sur la tragédie des communs, dont nous pourrions déduire (à nouveau implicitement), qu’il faut que l’eau en tant que l’un des biens communs en péril suite à l’abus individuel/mercantile, doit être définitivement contrôlé par l’État, comme expression (pourrions-nous comprendre) des intérêts du bien commun, c’est à dire de l’ensemble de la population sans distinction à laquelle appartiennent “les biens communs”. Mais ce fut plus particulièrement l’intervention de l’ex-président d’Aragon, M.Santiago Marraco qui marquerait l’agenda et qui d’une certaine façon poserait déjà sur la table les propositions d’action puisqu’il présenta un diagnostic (il attribua la responsabilité de la situation actuelle, qu’il qualifie de véritable ‘bargarre’ plutôt que de conflit, presque excluisevement aux hommes politiques en poste et à leurs intérêts électoraux) ainsi qu’une proposition concrète qui s’est tra- 378 EAU ET SOCIÉTÉ cée tout au long de la séance et a été acceptée à l’unanimité : conclure un accord hydraulique et que le Sénat, en qualité de Chambre Territoriale, intervienne dans cette affaire. Les interventions qui se sont succédées au cours de cette première partie ont également signalé les hommes politiques comme étant responsables du conflit généralisé concernant l’eau et ont abordé directement des propositions d’action. Séance de Travail Par conséquent; la séance de travail a commencé en abordant directement les propositions présentées au cours de la séance d’introduction. Cependant, j’ai essayé de structurer le rapport en deux parties clairement différenciées : la partie de l’analyse et la partie de la proposition, ce qui coupe l’ordre temporel des exposés mais permet, en revanche, une meilleure lisibilité des contributions. Le diagnostic Dans certaines interventions, il est indiqué et rappelé dans l’une des notes post qu’il faut prendre les choses plus calmement car l’eau est presque synonyme de conflits et il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’ils disparaissent mais plutôt à ce qu’ils deviennent un casus belli, au moins au sein de notre civilisation. En Espagne, les querelles (et bien sûr les arrangements sinon nous n’aurions pas pu évoluer) à propos de l’eau existent depuis plus de deux mille ans, selon les premières mentions écrites à ce sujet : les romains dès leur implantation dans le campement qui serait plus tard la Caesar Augusta ont dû intervenir en qualité de médiateurs entre les tribus confrontées pour les eaux du Huerva, en amont de cette Saragosse qui des siècles plus tard enverrait ses troupes détruire les bourdigues du Jalón. Alors, il ne faut donc pas oublier la propre étymologie du mot rival issu du mot rivus qui lui provient des mots espagnols ‘rio” (rivière, fleuve) et “ribera” (rive) issus du mot latin “rivales” (au pluriel car c’est un mot collectif comme ceux qui aujourd’hui se battent autour
DOCUMENT FINAL DES SEMAINES THÉMATIQUES DE LA TRIBUNE DE L’EAU D’EXPO ZARAGOZA 2008 de l’eau) sous lequel étaient désignés ceux qui avaient droit à l’eau d’un même ruisseau. Sur une telle base, on ne peut attendre grandchose si ce n’est d’apprendre de la propre expérience collective à bien gérer cet inévitable affrontement “naturel”. Cependant, il est également signalé, que nous avons réalisé ces dernières années un important saut qualitatif. Normalement dans les sociétés civilisées, les conflits d’intérêts implicites font l’objet de débats publics or, en Espagne, nous assistons ces dernières années à une authentique bagarre plutôt qu’à un débat. Une bagarre généralisée entre territoires, qu’ils soient politiques (communautés, provinces, cantons, vigueries, municipalités) ou écologiques (montagnes réceptrices, vallées consommatrices); entre groupes sociaux (ruraux, urbains, agriculteurs, écologistes 16 . Faudra-t-il bientôt faire à nouveau appel aux romains pour qu’ils interviennent en qualité de médiateurs entre les tribus locales rivales ? D’une certaine manière cette idée de médiation supérieure mise en évidence par nos premiers conflits historiquement documentés, va apparaître en maintes occasions tout au long de l’atelier, dans l’expression de la nécessité d’une autorité supérieure capable d’intervenir en qualité de médiateur, d’influencer, et de déterminer le cours des conflits. Naturellement, si l’on tient compte de la façon dont terminaient dans le passé certains conflits relatifs à l’eau ou comment ils terminaient dans d’autres sociétés, il faudrait partager le diagnostic plus minoritaire (bien qu’inexistant) entre les personnes présentes: en fait, il semblerait que la force des conflits s’affaiblit, que nous nous trouvons dans une meilleure situation pour pouvoir les aborder et que, par ailleurs, les conflits sont des opportunités (d’autres participants ont également partagé cet avis) pour le changement et l’innovation. Quoi qu’il en soit, le conflit hydraulique est multidimensionnel. 379 EAU ET SOCIÉTÉ o Il touche le domaine politique dans la mesure où ce conflit est devenu une arme stratégique pour la captation de votes, mais également dans la mesure où certains analystes pensent qu’il est issu d’une absence de participation tandis que d’autres pensent qu’il se doit à un excès de participation. De plus, certaines interventions signalent des décisions politiques concrètes comme étant les déclencheurs ultimes du conflit : la Loi des Eaux, proposée durant l’étape du gouvernement du Parti Populaire est signalée explicitement et qui d’une part privatise de facto les eaux espagnoles (avec les concessions de 75 ans) et d’autre part, ouvre sans aucune réserve, le robinet des transferts des eaux. Ce conflit présente donc une dimension technique importante dans un sens imprévisible car il a déjà diminué la crédibilité des propositions techniques dans la mesure surtout où les techniciens sont devenus, dans de très nombreux cas, les complices des hommes politiques et des prédicateurs qui font de l’eau leur bannière. Et à ce propos, une timide mais véritable autocritique est présentée par ceux qui, au cours du processus de construction d’une pensée écologique, décentralisée, participative, locale, etc, avons éventuellement pu contribuer justement, tout au long des trois dernières décennies, à fournir des arguments (‘armes’ pour les ‘guerres’) à ceux qui ont construit des identités trompeuses autour de l’eau. Comme il en a été ces derniers temps dans d’autres secteurs politiques (qui paient les impôts, les territoires ou les personnes?), il est mis en évidence qu’il faut identifier les acteurs qui ont réellement des intérêts dans ce conflit qui dans certains territoires se présentent presque en termes ethniques (ce qui obligatoirement conduit à l’articulation de sentiments, c’est à dire à la victoire des croyances et à l’irrationalité). Mais ici il convient de préciser que ce qui a été exposé (comme il en est en Espagne à chaque fois qu’il faut se prononcer sur des sujets liés aux 18 Les conflits pour les ressources sont toujours de même nature comme dans cas, qui a été analysé, des conflits pour le sol.
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