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les médias sous gorbatchev

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114 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

plus de 70 ans de pouvoir soviétique, ceux surtout qui travaillaient dans <strong>les</strong><br />

sciences humaines. Nos journalistes étaient pareils ŕ nos historiens,<br />

philosophes ou juristes ; ils étaient, autrement dit, des hommes de<br />

troisičme ordre. La classe hégémonique, <strong>les</strong> ouvriers, était exploitée sans<br />

merci (pis que <strong>sous</strong> le tsar). Le parti communiste déclarait <strong>les</strong> paysans<br />

alliés des ouvriers et <strong>les</strong> exploitait aussi d’une maničre inhumaine. A la<br />

troisičme place se trouvaient des hommes qui avaient une certaine formation,<br />

qui portaient des lunettes et qui étaient donc des intellectuels que<br />

tout le monde méprisait. Les intellectuels qui se spécialisaient dans <strong>les</strong> sciences<br />

techniques étaient nécessaires aux dirigeants pour l’industrie militaire<br />

et dans diverses branches techniques financées par <strong>les</strong> militaires. Tous<br />

<strong>les</strong> autres intellectuels en URSS étaient exterminés progressivement, mais<br />

sűrement. Il n’en reste plus qu’une partie infime. Jusqu’aujourd’hui, le<br />

régime communiste appliquait avec esprit de suite l’enseignement de<br />

Lénine qui prétendait que chaque femme de ménage devait participer ŕ la<br />

gestion de l’Etat. Toute cette gestion se résumait aux répressions et aux<br />

slogans du type : « Notre but est clair. Au travail, camarades ! » D’oů<br />

voulez-vous que viennent aujourd’hui <strong>les</strong> parlementaires compétents, <strong>les</strong><br />

professeurs de lycée, <strong>les</strong> journalistes de haut niveau ?<br />

Et nous avons aujourd’hui besoin de journalistes compétents. Ils<br />

sont trčs cotés maintenant sur le marché de la main-d’oeuvre, tandis que<br />

baisse le prix des apparatchiks du parti. Le bon sens suggčre au CC du<br />

PCUS de céder <strong>les</strong> magazines littéraires (dont beaucoup ne réalisent plus<br />

<strong>les</strong> mmes bénéfices et qui prochainement travailleront ŕ perte) et de conserver<br />

coűte que coűte le contrôle de la revue Tchelovek i zakon (L’homme<br />

et la loi), mensuel qui est toujours trčs demandé aussi bien parmi <strong>les</strong><br />

citoyens qui respectent la loi que parmi ceux qui sont moins doci<strong>les</strong>. Nous<br />

nous réjouissons, bien sűr, de ce que le prestige de la profession des journalistes<br />

augmente.<br />

Lequel des dirigeants de la presse est le mieux connu ? Yakovlev<br />

Egor, rédacteur en chef des Nouvel<strong>les</strong> de Moscou, ou Albert Vlassov, président<br />

de la direction de l’Agence Novosti ? A partir du mois d’octobre<br />

1990, l’Agence de presse Novosti s’est transformée en Agence d’information<br />

Novosti (LAN) auprčs du Conseil présidentiel. Analogue soviétique<br />

des services d’information culturels américains USIA, l’IAN emploie des<br />

milliers de personnes, et elle édite des dizaines de journaux et de revues ŕ<br />

l’étranger. Jusqu’au mois de septembre 1990, l’IAN a été « fondatrice »<br />

(éditeur) des Nouvel<strong>les</strong> de Moscou, journal qui compte plusieurs dizaines<br />

de personnes dans sa rédaction. Maintenant, Les Nouvel<strong>les</strong> de Moscou<br />

sont complčtement indépendantes de toutes <strong>les</strong> structures extérieures, de

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