les médias sous gorbatchev

438 L'opinion publique en URSS
Moscou, 23 % les ont réprouvées, 38 % ont donné une appréciation neutre
ou ne se sont pas exprimées.
Parmi les hommes politiques de l’URSS, de la Fédération de
Russie ou de Moscou auxquels on peut faire confiance en cas de situation
d’urgence ŕ Moscou, 60 % des personnes interrogées ont nommé Boris
Eltsine, 11 % Mikhal Gorbatchev, 10 % Gavriil Popov, mais prčs de 20
% n’ont cité aucun des quatre noms. Les experts croient pouvoir inférer de
ces résultats que le prestige d’Eltsine et celui de Popov pourraient contrebalancer
celui de Gorbatchev. C’est pourquoi, en cas de situation critique,
les décisions concertées des dirigeants de Moscou et de Russie auraient
plus de poids aux yeux des habitants de la capitale que des décisions prises
séparément.
L’Institut national des sondages de l’opinion publique, lisonsnous
dans la Nézavissimaa gazéta du 24 janvier 1991, a réguličrement
interrogé, tout au long de 1990, dans les mmes 30 localités et le mme
quantičme de chaque mois, 1 000 Soviétiques sélectionnés ŕ nouveau ŕ
l’occasion de chaque sondage selon des critčres de représentativité de la
population adulte. Parmi les questions figurait notamment la suivante :
« Faites-vous confiance aujourd’hui aux dirigeants du pays ?» A en
croire les résultats de cette consultation, le nombre de Soviétiques qui
ont confiance dans leur direction se serait réduit de moitié, en l’espace
d’un an.
On peut certes penser qu’une partie des consultés entende par «
dirigeants » les personnalités qui assument effectivement la direction
suprme du pays. Or, des données du VTSIOM recueillies lors d’autres
enqutes témoignent que si, au début de l’année 1990, 44 % des personnes
interrogées approuvaient les activités de Gorbatchevet de Ryjkov, ils
n’étaient plus que 15 ŕ 17 %, au mois de décembre.
Mais pour l’autre partie des consultés, il semble s’tre agi dans
cette question des instances suprmes du pouvoir. Ainsi, d’aprčs les résultats
des sondages effectués par le Centre en décembre 1989, le Soviet
suprme de l’URSS « jouissait de confiance » auprčs de 45 % des personnes
interrogées ; mais en décembre 1990, cet indice avait chuté ŕ 18 %. Le
pourcentage des personnes faisant confiance au Conseil des Ministres de
l’URSS est passé de 34 % en décembre 1989 ŕ 15 % en octobre 1990.
Une autre question était : « Comment évaluez-vous les progrčs de
la démocratie dans votre pays ? ». Lŕ-dessus, l’attitude de l’opinion variait
d’une période ŕ l’autre. Au printemps 1990, prčs de 25 % des Soviétiques
croyaient au succčs des transformations démocratiques ; en automne, leur