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les médias sous gorbatchev

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86 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

« Compte tenu de la Loi sur la presse et des derničres résolutions gouvernementa<strong>les</strong>,<br />

<strong>les</strong> rédactions de certains journaux du territoire ont essayé de devenir leurs co-fondateurs,<br />

conjointement avec <strong>les</strong> Soviets des députés du peuple et <strong>les</strong> comités du PC<br />

appropriés mais, aprčs s’tre vu opposer une fin de non-recevoir, el<strong>les</strong> ont renoncé<br />

ŕ cette idée, toutes, ŕ l’exception de celle de la Zvezda prikoubania (L’Etoile du<br />

Kouban), journal du district qui bénéficiait d’une grande popularité dans la région.<br />

La rédaction insistait sur son droit en appuyant sa demande par des arguments aussi<br />

sérieux que la rentabilité du journal et le soutien matériel de plusieurs exploitations<br />

collectives et de l’association de fermiers de Stavropolié, fondée avec son assistance,<br />

qui ont accepté de parrainer le journal.<br />

Et pourtant, <strong>sous</strong> l’influence du Comité de district du PCUS, la présidence du<br />

Soviet des députés du peuple et de l’exécutif du Soviet local du district, ont fait<br />

traner l’enregistrement en longueur pour, finalement, refuser ŕ la rédaction le<br />

droit de devenir co-fondateur de son journal. Cette décision définitive stipule<br />

également que dorénavant le « rédacteur en chef du journal ne sera plus élu mais<br />

nommé ŕ ce poste ». Ces refus laissaient entendre qu’on ne voulait pas d’innovations<br />

ni d’abandons des principes affirmés. La rédaction du journal <strong>les</strong> considčre<br />

comme des restrictions imposées ŕ la glasnost. Cet avis est partagé par B.<br />

Koutchmaev, chef adjoint de la Direction territoriale pour <strong>les</strong> éditions, l’imprimerie<br />

et le commerce du livre. Il considčre cette décision des autorités du district<br />

comme illégale : « L’objectif en est clair : en limitant l’initiative des journalistes,<br />

le comité du PCUS et le Soviet du district voudraient continuer ŕ diriger le<br />

journal », a-t-il dit.<br />

Sur l’immense territoire de la Russie qui n’est, rappelons-le,<br />

qu’une parmi <strong>les</strong> nombreuses républiques qui composent l’Union soviétique,<br />

<strong>les</strong> journaux locaux avancent sur la voie de l’indépendance. De<br />

leur propre initiative ( !), des comités du PCUS renoncent ŕ leurs droits<br />

sur des journaux en <strong>les</strong> transférant ŕ des soviets locaux, conseils légalement<br />

élus.<br />

Mais le CC du PCUS ne veut ou ne peut plus donner le papier<br />

nécessaire ŕ leur publication. Ce phénomčne a été évoqué dans <strong>les</strong> pages<br />

d’Argoumenty i fakty (n°46, 1990) par V. Logounov, député du peuple de<br />

l’URSS, vice-ministre de la presse et de l’information de la Fédération<br />

de» Russie :<br />

Nous sommes sans voix en pleine glasnost1 ! La Loi sur la presse a ouvert <strong>les</strong> écluses<br />

ŕ la glasnost. Au 1er novembre, quelque 300 publications, des plus diverses,<br />

paraissant en Fédération de Russie étaient enregistrées dans notre ministčre.<br />

Les nouveaux journaux se heurtent ŕ de nombreuses difficultés. Les spécialistes<br />

manquent. Côté équipements d’imprimerie, nous avons un retard de cinquante<br />

1<br />

Jeu de mots = Glasnost dérive en effet de golos, la voix.

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