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les médias sous gorbatchev

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270 Les medias electroniques en URSS<br />

« Nous avons un dossier sur chaque membre de l’équipe de Vzgliad, <strong>les</strong> avait-il<br />

prévenu. Si cette séquence n’est pas exclue de l’émission, nous allons publier<br />

dans <strong>les</strong> grands quotidiens certains faits qui sont de nature ŕ vous compromettre<br />

».<br />

Eh bien, lui avait-on répondu alors, videz votre sac, on verra ça ensemble...<br />

Malheureusement, <strong>les</strong> propos de K. devaient rester inconnus du public car le KGB<br />

allait trouver le moyen de faire pression sur d’autres gens.<br />

Vendredi dernier, il n’y a pas eu de menaces. Les deux officiers se sont montrés des<br />

as du débat télévisé. D’emblée, ils ont fait dévier la conversation vers des sujets<br />

n’ayant pas le moindre rapport ni avec Koroliov, ni avec la Pamiat. Du coup, nous<br />

nous trouvions devant deux personnes nous parlant poliment des <strong>sous</strong>-sols de<br />

Loubianka qui, apprenions-nous, n’ont jamais existé, du suicide de Savinkov, de<br />

nouveaux livres, que saisje encore...<br />

Fin décembre 1990, Edouard Chévardnadzé, Ministre des affaires<br />

étrangčres de l’URSS, donnait sa démission. Non content d’tre le premier<br />

des hauts responsab<strong>les</strong> soviétiques ŕ l’avoir fait de son propre gré<br />

depuis 70 ans, Chévardnadzé poussa la différence jusqu’ŕ annoncer sa<br />

décision de la tribune du Soviet suprme de l’URSS, au cours d’une<br />

séance diffusée en direct de surcrot. Son départ était une maničre de protester<br />

contre <strong>les</strong> pressions croissantes de la part d’une dictature militaire<br />

en gestation. Il n’est pas exclu que, sachant qu’on l’obligerait de toute<br />

façon ŕ quitter le poste qu’il occupait au Ministčre des affaires étrangčres,<br />

Chévardnadzé n’ait tout simplement pas voulu se laisser faire avec la<br />

mme docilité que Bakatine, écarté de ses fonctions de Ministre de l’intérieur<br />

quelque temps auparavant. Quelques heures aprčs sa déclaration,<br />

le nom de Chévardnadzé cessait d’tre mentionné ŕ la télévision centrale,<br />

bien que l’homme continuât ŕ occuper son poste pendant trois semaines<br />

encore.<br />

Dans la Komsomolskaa Pravda du 29 décembre 1990, on a pu lire<br />

ŕ ce sujet :<br />

L’édition de Vzgliad qui a été annulée hier soir avait l’intention de proposer ŕ ses<br />

téléspectateurs un entretien avec deux collaborateurs <strong>les</strong> plus proches d’Edouard<br />

Chévardnadzé, ministre des Affaires étrangčres d’URSS, qui vient de présenter sa<br />

démission. Il s’agit de Temouraz Stépanov, adjoint du ministre, et Sergue<br />

Tarassenko, Directeur du Département des évaluations et de la planification, qui,<br />

comme nous l’avons appris, ont aussi été <strong>les</strong> premiers ŕ connatre la décision de<br />

Chévardnadzé.<br />

Nous appelons la rédaction de Vzgliad. C’est Alexandre Lioubimov qui décroche.<br />

« C’est exact, nous nous étions proposés d’inviter Stépanov et Tarassenko ŕ un<br />

entretien qui serait diffusé en direct. Mais Kravtchenko, le président du<br />

Gostéléradio, et ses adjoints, nous ont opposé un refus catégorique. Depuis lundi,

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