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les médias sous gorbatchev

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392 Sa majeste la censure<br />

Sakhaline le 1 er septembre 1983. A l’opinion mondiale, la mort de ses<br />

269 passagers avait paru d’autant plus horrible que nos militaires qui<br />

avaient abattu avec un missile un avion commercial, l’avaient<br />

publiquement nié pendant longtemps. Sept ans plus tard, le Ministre<br />

soviétique des affaires étrangčres Chévardnadzé a présenté ses excuses<br />

ŕ son homologue sud-coréen. C’est que l’URSS comptait ŕ présent<br />

obtenir de la Corée du Sud des avantages économiques et des crédits.<br />

Mais en automne 1983, le mensonge éhonté du gouvernement soviétique<br />

avait été vécu avec honte et douleur par la majorité des<br />

Soviétiques.<br />

« Un Etat de menteurs. 73 ans d’efforts pour créer un Etat qui<br />

n’est conséquent que dans une seule chose : la façon dont il dupe ses<br />

citoyens ». Tel était le titre de la chronique du rédacteur en chef de la<br />

Nézavissimaa gazeta du 26 janvier 1991, rubrique tenue par Vitali<br />

Trétiakov (depuis 20 ans que j’enseigne ŕ la faculté de journalisme de<br />

l’Université de Moscou, je n’ai jamais vu d’étudiant plus talentueux). Il<br />

s’attaquait cette fois ŕ la décision de procéder au remplacement des billets<br />

de 50 et 100 roub<strong>les</strong> par des billets neufs dans un délai de trois jours<br />

et ce, en plein hiver, dans un pays avec un réseau routier déficient, des<br />

structures administratives en voie de désintégration et des moyens de<br />

transport et de communication insuffisants. Des millions de retraités ont<br />

maudit leur sort aprčs avoir fait la queue, ŕ longueur de journée devant<br />

<strong>les</strong> caisses d’épargne et l’exécutif des Soviets pour apprendre que sur<br />

leurs maigres économies ou l’argent de leur enterrement, tenu en gros<br />

billets dans un bas de laine, ils ne pouvaient échanger que l’équivalent de<br />

leur pension mensuelle (la somme échangée aux actifs représentait<br />

l’équivalent de leur salaire annuel moyen, l’échange du surplus devant<br />

tre autorisé par des commissions contentieuses). Les bruits sur le futur<br />

échange des billets de 50 et 100 roub<strong>les</strong> couraient depuis longtemps, et<br />

tous <strong>les</strong> gros brasseurs d’affaires en avaient tiré des conclusions pratiques.<br />

Mais <strong>les</strong> hautes instances ne cessaient d’assurer qu’aucun<br />

échange n’aurait lieu. Pavlov, le Ministre des finances de l’URSS l’avait<br />

juré, du haut de la tribune du Soviet suprme de l’URSS, le 10 janvier<br />

1991, c’est-ŕ-dire ŕ quelques jours seulement de la réforme, alors que <strong>les</strong><br />

billets nouveaux avaient déjŕ été imprimés. Devenu premier ministre,<br />

Pavlov avait pourtant annoncé la réforme monétaire... Quelques heures<br />

avant la réforme a paru le journal Pravitelstvenny vestnik avec des propos<br />

diffus de quelques responsab<strong>les</strong> du Ministčre des finances de l’URSS qui<br />

déclaraient qu’une pareille mesure de confiscation serait dangereuse et<br />

inconcevable. Mais ŕ une semaine de l’événement, le journal Komerçant

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