03.08.2013 Views

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

156 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

lectuels avaient - et ont toujours - accčs aux bibliothčques scientifiques oů<br />

le choix des livres est néanmoins beaucoup moins riche que dans la Russie<br />

du début du XX e « sičcle. A l’époque, il n’y avait pas de purges de bibliothčques,<br />

ni de dépôts spécialisés. Il n’y a toujours pas de systčmes informatiques<br />

de stockage d’information dans <strong>les</strong> bibliothčques de Moscou et<br />

de Leningrad. Ces derničres non seulement ont stagné mais se sont<br />

dégradées. Au printemps 1990, au dépôt spécialisé de la Bibliothčque<br />

nationale Lénine, la plus importante du pays, le tiers de tous <strong>les</strong> livres n’était<br />

pas encore fiché dans le catalogue destiné aux lecteurs. On ne peut que<br />

supposer qu’ils s’y trouvent. La Bibliothčque Lénine n’accueille pas sur<br />

ses rayons <strong>les</strong> ouvrages sur l’URSS et la Russie parus ŕ l’étranger, ni <strong>les</strong><br />

samizdat. Il se peut qu’une collection plus ou moins complčte de petits<br />

journaux indépendants paraissant en URSS existe au KGB : cette collection<br />

y serait réunie ŕ des fins autres que cel<strong>les</strong> d’éducation.<br />

Le budget de la bibliothčque du Congrčs américain se chiffrait en<br />

1990 ŕ 268 millions de dollars alors que celui de la Bibliothčque Lénine,<br />

dispose seulement de 11 millions de roub<strong>les</strong> non convertib<strong>les</strong>. Les bibliothčques<br />

de tous <strong>les</strong> pays industrialisés possčdent des disques optiques, des<br />

systčmes électroniques de communication, des catalogues informatisés,<br />

d’importants services de recherche. En URSS, on a l’impression que le<br />

pays n’est toujours pas sorti du XIX e sičcle - ŕ cela prčs qu’on n’y trouve<br />

plus la gent cultivée qui alors foisonnait. On a des instituts de recherche<br />

mais <strong>les</strong> cadres leur manquent.<br />

Des progrčs dans le domaine de l’édition ont été faits en URSS<br />

grâce ŕ la presse et aux expositions internationa<strong>les</strong> du livre qui montrent<br />

aux gouvernants l’immensité du fossé d’ignorance qui s’est creusé dans ce<br />

domaine. Des pas positifs ont été accomplis. L’Association des éditeurs<br />

indépendants a vu le jour. Le nombre de maisons d’édition officiellement<br />

enregistrées a franchi le cap des 260. Une fois adoptée, la Loi sur la presse<br />

a conféré un statut légal ŕ prčs de la moitié des périodiques paraissant<br />

aujourd’hui, dont 700 en russe. Les auteurs ont la possibilité d’éditer leurs<br />

oeuvres ŕ leurs frais. Mais il faut se rappeler que mme ces livres devaient<br />

jusqu’en 1990 passer d’abord par la CENSURE, ŕ la différence des journaux<br />

du samizdat qui contournent encore cette barričre.<br />

La tragédie ou le drame est ailleurs. Les Soviétiques n’ont plus<br />

l’habitude des bibliothčques. Un jeune sur trois « n’aime pas lire ». Un<br />

jeune sur trois ne sait pas oů trouver le livre qui l’intéresse, et <strong>les</strong> prix du<br />

marché noir sont inabordab<strong>les</strong> pour lui. Nous avons aussi privé du livre<br />

nos enfants qui sont pourtant notre avenir. Dans <strong>les</strong> années 20, pendant la<br />

NEP (nouvelle politique économique), l’Union soviétique faisait paratre

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!