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les médias sous gorbatchev

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70 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

modestes. Dans leur majorité écrasante, <strong>les</strong> périodiques soviétiques sortent<br />

des imprimeries extérieures qui appartiennent juridiquement,<br />

presque toutes, au Secrétariat du CC du PCUS. Le combinat Izvestia fait<br />

exception. Officiellement, il appartient au Soviet suprme de l’URSS. La<br />

suspension de la Loi sur la presse, proposée par le Président de l’URSS,<br />

n’a pas été approuvée par ses députés. Néanmoins, quelques jours aprčs,<br />

on a commencé ŕ ressentir, dans le milieu de l’édition soviétique, <strong>les</strong> conséquences<br />

de cette intention du Président. Le 21 janvier 1991, la direction<br />

des Editions Izvestia a soudain annoncé ŕ la rédaction de<br />

Grajdanskoé dostonstvo (Dignité civique), l’hebdomadaire politique<br />

des démocrates constitutionnels, qu’elle résiliait avant terme le contrat<br />

d’édition. C’est pourquoi le 25 janvier, le numéro ordinaire de Dignité<br />

civique (16 pages ; tirage 75 000 exemplaires ; prix 60 kopecks) n’a pas vu<br />

le jour. Comme l’a dit, au cours d’une interview au Komerçant, Victor<br />

Zolotarev, rédacteur en chef de Dignité civique, la direction des Editions<br />

avait reçu par téléphone l’indication non officielle du Soviet suprme de<br />

l’URSS, avec référence ŕ Anatoli Loukianov, de « rompre toutes <strong>les</strong> relations<br />

avec l’hebdomadaire Dignité civique ». La version officielle de la<br />

rupture du contrat était, naturellement, « technique » : le « manque de<br />

capacités d’impression », etc.<br />

Mais on apprend que le journal Izvestia aspire lui aussi ŕ une<br />

autonomie, ne serait-ce que partielle, et au droit ŕ une indépendance<br />

relative. Le 29 janvier 1991, Igor Golembiovski, le premier adjoint au<br />

rédacteur en chef, a été invité chez Anatoli Loukianov, président du<br />

Soviet suprme de l’URSS, qui lui a proposé d’abandonner son poste et<br />

de partir pour l’Espagne en tant que correspondant particulier du journal.<br />

Le nom de Golembiovski s’associe, on peut le dire sans exagération,<br />

ŕ toutes <strong>les</strong> traditions et initiatives démocratiques des Izvestia de ces<br />

derničres années. Selon Nezavissimaa gazeta (le Journal indépendant)<br />

du 3-1 janvier 1991, « la tentative de le libérer de ses fonctions doit tre<br />

considérée dans le contexte de l’offensive générale contre la transparence<br />

qu’on a déclenchée en URSS en commençant par <strong>les</strong> <strong>médias</strong><br />

officiels. En plus de cela, Golembiovski est un des auteurs de la lettre des<br />

« fondateurs » de l’hebdomadaire Les Nouvel<strong>les</strong> de Moscou qui accusaient<br />

directement le régime actuel de crimes contre le peuple de<br />

Lituanie ». Le 30 janvier, au cours d’une réunion générale des collectifs<br />

des Izvestia et de leurs suppléments hebdomadaires Nedelia et Soyouz,<br />

<strong>les</strong> journalistes ont exprimé une ferme volonté de défendre leur premier<br />

adjoint et menacé de grčve. La confrontation entre le collectif du journal<br />

et son rédacteur en chef Nikola Efimov, membre du CC du PCUS,

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