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les médias sous gorbatchev

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136 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

ticuličrement méchant. Dans son numéro du 16 octobre 1990, il a publié<br />

un article foudroyant intitulé « Affaire louche nommée Burda : ils demandent<br />

l’aumône en termes «aristocratiques» ». Le leitmotiv était le suivant :<br />

le peuple s’appauvrit et <strong>les</strong> gens de chez Burda circulent en BMW rouges<br />

et emploient comme secrétaires une « Miss URSS » et ses dauphines.<br />

Il serait dommage que Burda russe ne paraisse plus. Au marché<br />

noir, un exemplaire coűte 20 roub<strong>les</strong> ou plus - alors que le prix marqué est<br />

de 5 roub<strong>les</strong>. Telle est en URSS la demande insatisfaite pour <strong>les</strong> revues<br />

féminines !<br />

En octobre 1990, on a vendu ŕ Moscou 10 000 exemplaires des 302<br />

pages d’une édition exceptionnelle, en russe, de la revue La-dies’ Home<br />

Journal, un des plus anciens magazines américains. Aux Etats-Unis elle<br />

parat chaque mois et vend de 5 millions d’exemplaires. Pour que la revue<br />

puisse tre présentée aux lecteurs russes, Merne Blith, son rédacteur en<br />

chef, a dű recourir au soutien actif de Natalia Yakovleva, membre du conseil<br />

administratif de l’agence Novosti, et de Galina Semenova, députée du<br />

peuple de l’URSS, membre du Bureau politique du CC du PCUS. Au<br />

cours des cinquante derničres années, il n’y avait pas eu au Bureau politique<br />

de femme aussi instruite et charmante. Avant juin 1990, Galina<br />

Semenova a été, pendant dix ans, rédacteur en chef de la revue Krestianka<br />

(Paysanne) qui parat mensuellement ŕ 21 millions d’exemplaires.<br />

Nagučre nous n’avions eu en URSS que deux revues pour femmes. La<br />

deuxičme était Rabotnitsa (Ouvričre) qui est aussi populaire que<br />

Krestianka. Je n’ai jamais vu ces revues dans <strong>les</strong> kiosques. Seuls <strong>les</strong> abonnés<br />

<strong>les</strong> reçoivent - et il est trčs difficile de s’y abonner.<br />

Les femmes soviétiques n’aiment pas la politique. El<strong>les</strong> s’intéressent<br />

plus aux problčmes sociaux, psychologiques et familiaux.<br />

L’article de fond dans la Pravda ne leur permettra ni de nourrir leur<br />

enfant, ni de l’habiller, ni de l’éduquer. Fait intéressant : malgré <strong>les</strong> dramatiques<br />

différences du niveau et du mode de vie des femmes en URSS et<br />

en Occident, el<strong>les</strong> ont beaucoup en commun et cela ne se borne pas au fait<br />

qu’une grande partie de la population soviétique est attirée par la mode, la<br />

culture et le comportement occidentaux. Galina Semenova a évoqué,<br />

dans <strong>les</strong> pages de Nédelia (n° 32, 1990), un sondage sociologique portant<br />

sur <strong>les</strong> problčmes de la famille contemporaine organisé par la revue<br />

Krestianka en collaboration avec la revue américaine Woman’s Day.<br />

D’aprčs elle, 65% des femmes interrogées aux Etats-Unis et 67% des<br />

femmes soviétiques ont répondu de la mme façon : « Je ne veux pas que<br />

ma fille répčte mon destin ». Une triste unanimité. Cela donne matičre ŕ<br />

réflexion.

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