03.08.2013 Views

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La radio<br />

sur la presse que nous avons approuvée ? Certes, la spécificité de la radio-télévision<br />

ne doit pas tre ignorée et il n’est pas exclu que le Soviet suprme conclut ŕ la nécessité<br />

d’une loi spéciale la concernant.<br />

Mais comment se fait-il que, selon l’arrté, pourtant éloquent, sur la nécessité d’une<br />

«démonopolisation», c’est toujours au Gostéléradio et au Ministčre de la justice<br />

d’URSS qu’il faille confier la «rédaction définitive» (pas une simple «mise au point»<br />

!) des Dispositions provisoires relatives ŕ la procédure d’attribution des licences ?<br />

La destruction d’un monopole ne saurait tre le fait de celui qui le détient.<br />

Dčs aoűt 1990, Ekho Moskvy commençait ŕ Moscou ses émissions<br />

quotidiennes sur petites ondes (de 19 ŕ 22 h.), captées sur 200 km ŕ la<br />

ronde par 20 ŕ 30 millions d’auditeurs (<strong>les</strong> chiffres restent ŕ préciser). Au<br />

nombre de ses projets : des programmes diffusés 24 h. sur 24, l’extension<br />

de la gamme utilisée aux ondes métriques, et enfin, l’acquisition d’un<br />

nouvel émetteur de puissance accrue, ce qui devrait immanquablement lui<br />

attirer des annonceurs.<br />

Sergue Korzoun est devenu rédacteur en chef d’Ekho Moskvy, et<br />

Mikhal Rosenblatt son directeur, radio M, du nom que cette station se<br />

donne sur <strong>les</strong> ondes, se signala d’emblée par <strong>les</strong> monologues musclés de<br />

présentateurs talentueux, qui avaient tous été écartés de leurs fonctions du<br />

temps de leur collaboration avec Gostéléradio pour avoir porté des « jugements<br />

excessivement audacieux » ou « insuffisamment pondérés ».<br />

Indépendante, la radio Ekho Moskvy ne l’était sans doute pas du fait que l’on<br />

dénombrait, parmi ses fondateurs, des organismes comme la municipalité de<br />

Moscou, la rédaction de la revue Ogoniok, la faculté de journalisme de<br />

l’Université de Moscou, l’Agence d’information Novosti (AIN) et mme<br />

radio, une association affiliée... au Ministčre des PTT d’URSS. Or, c’est elle<br />

justement qui, ayant réussi ŕ une époque ŕ se réserver une bande de fréquence,<br />

en avait maintenant fait cadeau ŕ Korzoun. Gostéléradio quant ŕ lui, jugeant<br />

sans doute avoir suffisamment sacrifié ŕ la glasnost en mettant en place ses<br />

deux succursa<strong>les</strong> mixtes, Europe Plus et radio Nostalgie, avait refusé d’octroyer<br />

un canal ŕ Ekho Moskvy, radio qui, selon lui, « n’a pas de raison d’exister<br />

». On imagine en effet mal une structure monopoliste encourager la prolifération<br />

de ses concurrents ou bien se dissoudre elle-mme.<br />

A un éničme moment dramatique survenu dans l’histoire de notre<br />

catastroka, alors que l’Armée soviétique se livrait ŕ un massacre en rčgle<br />

<strong>sous</strong> <strong>les</strong> murs du Centre TV et devant la tour de télévision de la capitale<br />

Lituanienne, la Literatournaa gazeta rendait hommage, dans sa livraison<br />

du 16 janvier 1991, au courage d’Ekho Moskvy :<br />

LES SALVES ET L’ECHO - Alors que, comme ŕ l’čre brejnévienne, des millions de<br />

gens s’étaient rabattus sur <strong>les</strong> radios occidenta<strong>les</strong> pour se maintenir au courant des<br />

211

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!