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les médias sous gorbatchev

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La nouvelle politique du PCUS<br />

rendait quand il le fallait ŕ Varsovie pour toucher le total de ses honoraires<br />

sans rien verser ŕ la VAAP. Le représentant de la VAAP dans le pays était<br />

au courant. Ce qui était possible pour un directeur était ŕ plus forte raison<br />

possible pour <strong>les</strong> fonctionnaires des « partis frčres » qui se rendaient<br />

volontiers des services semblab<strong>les</strong> <strong>les</strong> uns aux autres. A ce sujet, la VAAP<br />

avait toujours des explications plausib<strong>les</strong>, disant que l’ouvrage en question<br />

avait été remanié en version étrangčre ou en deuxičme édition et<br />

qu’il était trčs important, une sorte de « commande sociale » réalisée par<br />

l’auteur soviétique ŕ la demande des « camarades étrangers ». Les « camarades<br />

étrangers » avaient tout l’intért ŕ le faire, car on leur rendait des<br />

services pareils. Les camarades <strong>les</strong> plus fidč<strong>les</strong> touchaient leurs honoraires<br />

en URSS non pas en roub<strong>les</strong>, mais en devises étrangčres ŕ un cours<br />

d’échange trčs avantageux.<br />

Actuellement, la VAAP vit ŕ l’heure de la réorganisation. Ses<br />

dirigeants adoptent d’autres orientations et prétendent tre indépendants<br />

des bons conseils de Staraa Plochtchad (place au centre de Moscou oů<br />

se trouve le sičge du CC du PCUS) et se guider surtout d’aprčs <strong>les</strong> suggestions<br />

des juristes et des financiers. Mais la VAAP n’en bafoue pas moins<br />

<strong>les</strong> droits des intellectuels. Notre Etat dépouille ses intellectuels sans vergogne,<br />

ce qui <strong>les</strong> plonge dans la misčre et leur impose de choisir entre l’abandon<br />

de leur métier et l’émigration.<br />

L’Etat ordonne ŕ ses artistes de faire l’éloge du régime sans pousser<br />

de fausses notes et sans ménager <strong>les</strong> nuances de la couleur rose. Jusqu’ŕ la<br />

fin des années 80, la nomenklatura communiste était d’accord pour payer<br />

l’interprétation par <strong>les</strong> intellectuels de cet hymne au socialisme. Sa<br />

mélodie se modifiait légčrement suivant la conjoncture politique au<br />

Kremlin et avec le changement des dirigeants supérieurs. Et en conséquence<br />

bien des oeuvres acceptées de bonne grâce il n’y a pas longtemps<br />

devenaient soudain inacceptab<strong>les</strong>.<br />

Non seulement l’avenir, mais aussi le passé sont toujours imprévisib<strong>les</strong><br />

dans la réalité soviétique. Jusqu’ici, toutes <strong>les</strong> archives d’Etat (le patrimoine<br />

historique de la nation) restent fermées au grand public et aux<br />

chercheurs. Nikita Khrouchtchev a raconté dans ses mémoires que pour<br />

préparer son rapport au XX e congrčs du PCUS il a dű d’abord dépouiller<br />

lui-mme des sacs entiers de documents qu’on avait transportés dans son<br />

cabinet de travail depuis <strong>les</strong> Archives centra<strong>les</strong> du parti. Il a fait un tri<br />

préliminaire et a pu plus tard remettre quelques documents ŕ l’équipe qui<br />

préparait ses discours.<br />

Les Archives d’Etat de l’URSS (Glavarkhiv) se sont avérées beaucoup<br />

plus diffici<strong>les</strong> ŕ manier que le Glavlit. Ces archives ont pour tâche de<br />

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