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les médias sous gorbatchev

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40 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

<strong>les</strong> chefs de l’agence TASS, des Izvestia, de la Gostéléradio, de Novosti,<br />

et ainsi de suite. Un nouveau directeur général de l’agence TASS, par<br />

exemple, arrivant pour remplacer l’ancien qui venait de prendre sa<br />

retraite, trouvait son fauteuil qui l’attendait ŕ la tte du Conseil d’administration.<br />

Son intronisation n’était qu’une question de temps, le<br />

temps qui allait s’écouler jusqu’au plénum suivant.<br />

Simple au point de paratre primitif, le schéma fonctionnait ŕ tous<br />

<strong>les</strong> coups. Chaque élément s’y voyait attribuer une place bien définie : <strong>les</strong><br />

apparatchiks se la coulaient douce ; l’élite des journalistes servait ŕ constituer<br />

<strong>les</strong> délégations chargées de développer <strong>les</strong> « contacts internationaux<br />

», <strong>les</strong> autres, pourvu qu’ils se montrassent assez actifs, bénéficiaient de<br />

bons de séjour dans des maisons de santé. La vie y avait le rythme doux<br />

d’une suite de séminaires, de réunions et de congrčs.<br />

Et loin, trčs loin de lŕ, dans des bourgades et des grandes vil<strong>les</strong>, se<br />

jouaient entre-temps <strong>les</strong> drames habituels de la vie journalistique : impuissants<br />

ŕ se défendre contre l’arbitraire, des journalistes, parce qu’ils étaient<br />

honntes et que <strong>les</strong> compromissions leur répugnaient, étaient persécutés,<br />

chassés des rédactions, poussés au suicide, enfermés dans <strong>les</strong> asi<strong>les</strong> quand<br />

ils ne se retrouvaient pas tout bonnement derričre <strong>les</strong> barbelés d’un camp<br />

quelque part en Sibérie.<br />

Y a-t-il eu un seul parmi eux pour qui l’Union des journalistes a<br />

jamais pris fait et cause ? A qui elle a tendu une main secourable au<br />

moment oů il chancelait <strong>sous</strong> <strong>les</strong> coups ? Du reste - rendons-lui cette justice<br />

- elle en eűt été bien incapable, réduite qu’elle était ŕ la condition d’un<br />

garçon de courses toujours prt ŕ courir oů on lui dit et ŕ en rapporter ce<br />

qu’on lui demande, sans discuter.<br />

Le 5 février 1991, le VII e Congrčs des journalistes soviétiques s’est<br />

ouvert ŕ Moscou. La plus grande partie de ses délégués avaient plus de 50<br />

ans. Ce sont eux qui ont défendu Léonide Kravtchenko pendant la longue<br />

discussion de la question de la révocation de député du peuple de l’URSS<br />

qui avait reçu son mandat de l’Union des journalistes de l’URSS en tant<br />

qu’organisation sociale.

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