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les médias sous gorbatchev

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L'édition de livres<br />

sion de publier des ouvrages des « compagnons » de Staline que celui-ci<br />

avait exterminés : ces ouvrages avaient été conservés pendant des décennies<br />

dans des archives spécia<strong>les</strong>. Trotski, Zinoviev, Rykov, Boukharine<br />

avaient été des victimes de la répression mais s’ils avaient été plus rusés<br />

que Staline, on sait déjŕ quel sort ils lui auraient réservé. Tous <strong>les</strong><br />

bolcheviks, fidč<strong>les</strong> successeurs de Lénine, étaient de la mme trempe. Ils<br />

ont fait saigner la nation et maintenant on nous propose des ouvrages de<br />

ces utopistes dangereux au lieu de livres pour enfants. L’Etat ne ménage<br />

pas d’efforts et de papier pour l’édition de leurs chefs d’oeuvre - mais trčs<br />

rares sont ceux qui <strong>les</strong> achčtent.<br />

Que voudrions-nous lire en fin de compte ? Pour répondre ŕ cette<br />

question, il suffit de jeter un coup d’oeil dans <strong>les</strong> catalogues des publications<br />

en russe (pendant ces cinq derničres années) de n’importe quelle<br />

maison d’édition occidentale. Je ne parle pas pour le moment des<br />

meilleurs livres d’auteurs occidentaux. Pendant plusieurs décennies,<br />

nous avons été censés ne lire que des romans d’« écrivains progressistes<br />

» d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, ainsi que des responsab<strong>les</strong> d’unions<br />

d’écrivains de « pays frčres ». Mais avant de passer maintenant ŕ la<br />

lecture des écrivains occidentaux, nous voudrions bien rendre hommage<br />

aux auteurs russes. Je reproduis ci-des<strong>sous</strong> un extrait de l’article de<br />

Maria Chnéerson « L’exploit de Vassili Grossman » paru dans le journal<br />

américain Novoé rousskoé slovo du 15 octobre 1990 :<br />

« Cette année est une année anniversaire dans la vie et l’oeuvre de Vassili<br />

Sémionovitch Grossman. En 1990, il pourrait célébrer ses 80 ans ; en 1990, nous<br />

allons célébrer le 40e anniversaire du jour oů il a commencé ŕ écrire son roman La<br />

vie et le destin ; 30 ans depuis le jour oů La vie et le destin a été terminé ; 20 ans depuis<br />

la premičre publication de La vie et le destin ŕ Genčve.<br />

En 1990, le roman a été publié en texte intégral d’aprčs le manuscrit de l’auteur,<br />

revu par lui-mme (Moscou, Editions Knijnaa Palata). C’est déjŕ la quatričme édition<br />

du roman dans le pays d’origine de Grossman, si l’on compte sa publication<br />

dans la revue Oktiabr oů la CENSURE a fait des coupures importantes. Un peu plus<br />

tard, la revue a aussi publié sa nouvelle Tout coule.<br />

Les dates que je viens de citer se passent de commentaires. Nous nous souvenons<br />

de l’époque terrible oů Grossman a commencé son livre principal, et oů il<br />

écrivait parallčlement avec quelque retard, sa nouvelle Tout coule dans laquelle il<br />

nous expose avec franchise sa conception historique, philosophique et esthétique<br />

du Monde. Nous nous souvenons aussi que ces deux oeuvres avaient été<br />

longtemps conservées chez des amis avant de réapparatre en Occident. En<br />

URSS, <strong>les</strong> oeuvres de Grossman ont dű attendre d’tre publiées avec d’autres<br />

livres réhabilités.<br />

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