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les médias sous gorbatchev

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212 Les medias electroniques en URSS<br />

événements ŕ Vilnius, la nouvelle se répandit ŕ Moscou comme une tranée de<br />

poudre : sur 250 m, 1 206 kHz - Ekho Moskvy ! Ecoutez Ekho Moskvy !<br />

Tout Moscou restait ŕ l’écoute. Treize heures durant, sans discontinuer, se relayant<br />

seulement de temps ŕ autre, une poignée de jeunes journalistes d’une radio<br />

indépendante de Gostéléradio, ont parlé avec douleur et émotion, pour dire la<br />

vérité et rien que la vérité : la seule raison qu’on puisse avoir de choisir le métier<br />

de journaliste.<br />

Connus de peu de gens avant dimanche dernier, ils le furent de plusieurs centaines<br />

de milliers en un jour.<br />

S’il y a une chose sur laquelle le gouvernement soviétique n’a<br />

jamais lésiné, c’est bien la diffusion de programmes radio destinés ŕ l’étranger<br />

(ŕ partir d’émetteurs implantés non seulement ŕ Moscou, mais<br />

aussi dans bien des vil<strong>les</strong> situées le long de la frontičre soviétique, donc<br />

plus prčs des pays destinataires), et ce mme lorsqu’on savait parfaitement<br />

que ces émissions ne pouvaient tre entendues de personne. Comment<br />

eűt-on pu s’attendre, en effet, que <strong>les</strong> programmes en anglais, émis sur <strong>les</strong><br />

ondes courtes et adressés aux Américains, soient écoutés sur ce Continent<br />

oů la majorité des postes récepteurs ne sont pas équipés pour capter ces<br />

ondes ? Mais je suis peut-tre en train de faire du mauvais esprit. Les<br />

Chinois n’ont-ils pas, plusieurs dizaines d’années durant, diffusé nuit et<br />

jour en direction de l’URSS des programmes que l’on ne prenait mme<br />

pas la peine de brouiller, que personne n’écoutait pour autant, bien que<br />

dans la plupart des régions ces émissions en russe, truffées des idées et des<br />

citations du Grand Mao et de ses successeurs, fussent souvent mieux<br />

reçues que la radio nationale ?<br />

Les diplomates soviétiques ŕ l’étranger, équipés, eux, de puissants<br />

postes récepteurs, captaient réguličrement <strong>les</strong> émissions en langues<br />

étrangčres provenant de Moscou, ce dont ils référaient avec satisfaction ŕ<br />

leurs supérieurs. Les correspondants du Gostéléradio ŕ l’étranger<br />

n’avaient pas de mal non plus, grâce aux contacts entretenus avec diverses<br />

associations d’amitié loca<strong>les</strong>, pour organiser l’envoi ŕ Moscou d’une ou<br />

deux dizaines de lettres exultantes d’inconditionnels de radio Moscou.<br />

Sur la foi de ces seu<strong>les</strong> lettres, amoureusement traduites et publiées dans<br />

des bulletins spéciaux marqués « usage réservé au personnel », on obtenait<br />

l’aval pour continuer <strong>les</strong> émissions. Le financement, de plus en plus<br />

généreux, de cel<strong>les</strong>-ci était d’ailleurs garanti, d’autant que jamais ce genre<br />

de poste du budget n’avait fait l’objet d’un examen spécial au parlement<br />

soviétique. Rien ne prouve en fait que <strong>les</strong> élus eussent consenti ŕ financer,<br />

avec l’argent puisé dans <strong>les</strong> poches percées du contribuable soviétique,<br />

l’activité des soi-disant « clubs des amis de radio Moscou ŕ l’étranger ». De

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