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les médias sous gorbatchev

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184 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

un grand intért pour <strong>les</strong> lecteurs soviétiques. Seulement, ils ne sont<br />

pas encore publiés. Yakovlev Alexandre, ex-membre du Conseil présidentiel,<br />

a dit un jour que Mamardachvili « a causé beaucoup de problčmes<br />

ŕ certains dirigeants, surtout ŕ l’époque d’immoralité et de l’oubli<br />

de conscience ».<br />

Les résultats du concours permettent de juger des intérts des<br />

lecteurs. Ils s’intéressent premičrement ŕ l’histoire, au passé éloigné et<br />

au passé récent. Ils s’intéressent aussi aux romans policiers et aux pamphlets<br />

politiques, aux livres de science-fiction et d’aventure. Pendant<br />

assez longtemps, <strong>les</strong> Soviétiques n’avaient pas eu le droit de choisir ce<br />

qu’ils pouvaient lire, car <strong>les</strong> dirigeants supérieurs d’Etat et du parti leur<br />

imposaient leur volonté et leur goűt. Aujourd’hui, ils peuvent déjŕ faire<br />

un certain choix et, naturellement, ils prtent attention aux sujets <strong>les</strong><br />

plus captivants et ŕ ceux qui <strong>les</strong> préoccupent. Mais le choix n’est pas<br />

grand. Il faut des écrivains de talent, mais oů peut-on <strong>les</strong> trouver ? Les<br />

meilleurs sont déjŕ partis ŕ l’étranger et beaucoup contre leur gré. Les<br />

lecteurs soviétiques ne connaissent ni le nom, ni <strong>les</strong> ouvrages<br />

d’Alexandre Zinoviev, ex-professeur ŕ l’Université de Moscou qui<br />

habite en Allemagne. La Pravda a publié tout de mme une interview<br />

accordée par cet auteur satirique exceptionnel, comparable ŕ<br />

Zochtchenko et ŕ Saltykov-Chtchedrine. Les hauteurs béantes de<br />

Zinoviev pourraient tre publiées en URSS ŕ des tirages astronomiques<br />

et apporter des profits énormes : il faut seulement <strong>les</strong> faire paratre <strong>sous</strong><br />

forme de livres et non pas <strong>sous</strong> forme de publications disséminées dans<br />

<strong>les</strong> revues littéraires.<br />

Les meilleures oeuvres littéraires russes du XX e sičcle ont été<br />

éditées ŕ l’étranger et sont jusqu’ici inconnues en URSS. C’est également<br />

vrai des ouvrages historiques, philosophiques, sociologiques et<br />

économiques ; c’est vrai aussi de la critique littéraire et de la critique d’art.<br />

Si nos dirigeants manifestent un certain intért dans ce domaine, <strong>les</strong> éditeurs<br />

étrangers, appuyés par leurs gouvernements, pourraient rendre le<br />

livre, qui est ŕ la base de toute connaissance, accessible au peuple soviétique.<br />

Les dépenses seraient minimes. On n’aurait mme pas besoin de<br />

traduire <strong>les</strong> livres choisis, car <strong>les</strong> lecteurs soviétiques assumeront volontiers<br />

n’importe quel<strong>les</strong> dépenses pour avoir enfin le droit de lire des<br />

écrivains de talent et non des auteurs soviétiques faisant partie de la<br />

nomenklatoura.<br />

Ces derniers ont toujours pensé avant tout ŕ éditer leurs propres<br />

livres. Assez souvent, ils se prtaient assistance <strong>les</strong> uns aux autres.<br />

Supposons que j’étais avant 1990 directeur d’une maison d’édition géorgi-

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