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les médias sous gorbatchev

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L'édition de livres<br />

30 000 ŕ 50 000 titres de livres pour enfants par an. Ensuite vint la période<br />

de stagnation.<br />

A ce jour, le choix des écrivains publiab<strong>les</strong> est soumis ŕ un contrôle<br />

idéologique rigoureux. En raison de la multitude des classifications et des<br />

tarifs, un auteur peut tre payé entre 100 et 2 000 roub<strong>les</strong> par feuille d’imprimerie,<br />

soit 16 pages dans un livre. L’éditeur peut lui payer le minimum<br />

s’il classe son oeuvre comme oeuvre journalistique. S’il la considčre<br />

comme oeuvre de fiction, il pourra lui payer le maximum, plus 200 ŕ 300%<br />

en fonction du tirage. Il faut dire que <strong>les</strong> tirages ne dépendent ni de l’auteur<br />

ni de la demande.<br />

En général, <strong>les</strong> journalistes et <strong>les</strong> écrivains soviétiques ne sont pas<br />

beaucoup plus riches que la plupart de leurs lecteurs. Une page dactylographiée<br />

de texte littéraire est payée 15 roub<strong>les</strong> - alors qu’au début de<br />

1991, un dollar américain était coté 20 roub<strong>les</strong> au marché noir et <strong>les</strong> fermiers<br />

vendaient la viande 15 ŕ 20 roub<strong>les</strong> le kilo. Mme cet honoraire misérable<br />

est considéré comme un tarif normal, voire élevé. Les auteurs de<br />

thčses scientifiques ne touchent pratiquement rien du tout. C’est<br />

pourquoi la plupart des livres et des ouvrages sont mal écrits et mal présentés<br />

: on n’a mme pas envie de <strong>les</strong> feuilleter.<br />

Quels titres étaient aux devantures des libraires au début de 1991 ?<br />

Vous y découvriez avant tout une quantité impressionnante de livres dits<br />

« socio-politiques », des centaines de titres que personne n’achetait de<br />

son plein gré. C’étaient des ouvrages bons ŕ mettre au panier. « La littérature<br />

de rebut. Portrait du lecteur ŕ l’époque de la désorganisation de<br />

la vente des livres », a titré nouvel hebdomadaire moscovite Megapolis<br />

Express du 20 décembre 1990, dont le correspondant a interviewé Anatoli<br />

Soloviev :<br />

Encore enfants, nous avons appris des vérités éternel<strong>les</strong>, tel<strong>les</strong> que «le peuple soviétique<br />

lit beaucoup plus que n’importe quelle autre nation» et «le. métro de Moscou<br />

est le plus beau métro du monde». Mais quelle est en vérité notre niveau de consommation<br />

de publications imprimée ? Comment se présente aujourd’hui, ŕ la veille<br />

du transfert de l’économie soviétique au marché, la conjoncture sur le marché du<br />

livre et le rapport entre l’offre et la demande ? Ce sont quelques-unes des questions<br />

que notre correspondant a posées au professeur Anatoli Soloviev, directeur de<br />

l’Institut du livre (Moscou).<br />

Megapolis Express : Anatoli Ivanovitch, est-il vrai que notre lecteur moyen lit beaucoup<br />

plus que <strong>les</strong> lecteurs d’autres pays ?<br />

A. S. : Non, aujourd’hui la situation se présente autrement : d’aprčs le volume des<br />

produits imprimés par habitant, notre pays occupe, selon certaines statistiques, la<br />

42e ou mme la 50e place au monde. Pour vous donner une idée de ce niveau, il suf-<br />

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