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les médias sous gorbatchev

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L'édition de livres<br />

pour toute la famille dans une trčs élégante maison de repos. Ceux qui<br />

reçoivent chaque mois la fameuse « liste de livres » imprimée marquent en<br />

marge de chaque page <strong>les</strong> publications qui <strong>les</strong> intéressent et renvoient la<br />

liste ŕ l’adresse indiquée avec une somme d’argent purement symbolique.<br />

Pendant des décennies, le pouvoir soviétique a bénéficié de cet<br />

immuable régime de distribution, d’aprčs lequel <strong>les</strong> meilleurs produits alimentaires,<br />

<strong>les</strong> meilleurs artic<strong>les</strong> de consommation courante, <strong>les</strong> services et<br />

mme <strong>les</strong> postes <strong>les</strong> plus élevés étaient réservés ŕ ceux qui détenaient le<br />

pouvoir - ou étaient détournés et revendus sur le marché parallčle ŕ des<br />

prix démesurés. Car chez nous tout se vendait pourvu qu’on y mt le prix<br />

: l’adhésion au PCUS, <strong>les</strong> études supérieures, le lit d’hôpital, la place au<br />

cimetičre. Toute généralisation est une exagération, mais en gros, la situation<br />

en URSS avant le passage au marché, quand <strong>les</strong> rapports socialistes<br />

dominaient partout, était telle que je viens de vous la décrire.<br />

L’apparatchik recevait dans un magasin fermé au grand public une quantité<br />

impressionnante de produits alimentaires de la meilleure qualité et ŕ<br />

des prix trčs bas, suffisamment pour nourrir toute sa famille pendant une<br />

semaine ; le travailleur (ouvrier, professeur, etc) faisait ses courses dans des<br />

magasins ŕ vitrines dégarnies pour acheter de la nourriture chčre et peu<br />

appétissante. Le premier recevait trčs vite un appartement d’Etat trčs chic<br />

dans un immeuble en briques, tandis que le deuxičme restait sur une liste<br />

d’attente pendant des années (vous n’aviez mme pas le droit au privilčge<br />

de la liste d’attente si vous disposiez de plus de 5 mčtres carrés de surface<br />

d’habitation par membre de famille) pour emménager finalement dans un<br />

appartement assez minable pour lequel il devait ensuite verser ŕ l’Etat prčs<br />

de la moitié de son salaire mensuel pendant 20 ans. Ainsi, <strong>les</strong> uns vivaient<br />

déjŕ selon <strong>les</strong> principes du communisme (un terme que l’on employait ŕ<br />

tort en URSS pour désigner la future société prospčre oů chacun pourrait<br />

recevoir tout ce qu’il voudrait pour rien), alors qu’ŕ côté de leurs<br />

immeub<strong>les</strong>, une moitié de la population de la capitale habitait dans des<br />

appartements communautaires et des foyers. Les citoyens occidentaux ne<br />

comprennent pas trčs bien comment <strong>les</strong> choses se passent en URSS. C’est<br />

pourquoi il faut toujours faire preuve de patience pour leur expliquer ce<br />

qu’est un appartement communautaire : <strong>les</strong> autorités chargées de la répartition<br />

des logements mettent assez souvent deux ou trois famil<strong>les</strong> dans un<br />

trois-pičces d’oů el<strong>les</strong> ne sortiront plus. C’est plus commode pour <strong>les</strong><br />

bâtisseurs qui luttent contre <strong>les</strong> dépenses superflues et aussi pour la milice<br />

qui surveille <strong>les</strong> locataires.<br />

La perestroka a déjŕ six ans et <strong>les</strong> fonctionnaires de la nomenklatura<br />

reçoivent de moins en moins d’appartements, de voitures, de<br />

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