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les médias sous gorbatchev

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Chapitre troisičme<br />

Le Soviétique : esquisse d’un portrait<br />

Depuis deux sičc<strong>les</strong>, <strong>les</strong> Russes, loin de vénérer <strong>les</strong> intellectuels et<br />

<strong>les</strong> commerçants, lés professeurs et <strong>les</strong> coopérateurs, respectaient plutôt<br />

<strong>les</strong> aristocrates au XIX e sičcle et <strong>les</strong> militaires au XX e . Il n’est pas facile<br />

de suivre l’évolution des priorités et des valeurs d’une société. Plus une<br />

société est informée sur elle-mme, plus ses appréciations de sa propre situation<br />

sont réalistes. En 1956 ŕ Tbilissi, au pied de la statue géante de<br />

Staline, des milliers de jeunes Géorgiens ont bravé bal<strong>les</strong> et chars pour<br />

protester contre la destruction du monument ŕ leur idole. Ils ne voulaient<br />

pas croire <strong>les</strong> révélations sur Joseph-le-Sanglant faites par Nikita<br />

Khroutchev. On savait pourtant que le « petit pčre des peup<strong>les</strong> » n’avait pas<br />

épargné son pays natal et avait assassiné la fleur de l’intelligentsia de<br />

Géorgie. En 1990, aprčs un sičge d’un an, des jeunes Géorgiens ont enfin<br />

réussi ŕ abattre le plus grand monument ŕ Lénine au centre de Tbilissi afin<br />

de le briser en petits morceaux, souvenirs que tous <strong>les</strong> intéressés pouvaient<br />

acheter. Et pourtant, ŕ la veille des élections parlementaires généra<strong>les</strong> en<br />

Géorgie (octobre 1990), <strong>les</strong> sociologues prévenaient qu’un électeur<br />

géorgien sur quatre était prt ŕ voter pour le groupement politique qui se<br />

déclarerait disposé ŕ « poursuivre la cause du grand Staline ».<br />

Notre presse qui est ŕ blâmer pour ses lenteurs et son amateurisme<br />

préfčre taire <strong>les</strong> problčmes aigus et arrondir <strong>les</strong> ang<strong>les</strong>. Pendant l’été 1990,<br />

<strong>les</strong> journalistes occidentaux ont fait tout leur possible pour réaliser de<br />

longues interviews avec Saddam Hussein afin de gagner l’opinion<br />

publique internationale ŕ la cause occidentale. Si <strong>les</strong> présentateurs <strong>les</strong> plus<br />

populaires de la TV soviétique, Vladimir Moltchanov et Urmas OU,<br />

avaient réalisé des interviews fleuves de Nina Andreieva, le taux de popularité<br />

de cette fervente disciple de Staline aurait chuté. On pourrait de<br />

mme que si dans <strong>les</strong> années 30 il y avait eu l’équivalent de la télévision<br />

actuelle américaine, ses meilleurs commentateurs politiques seraient parvenus<br />

ŕ « délier la langue » d’Hitler, Mussolini et consorts et <strong>les</strong> auraient<br />

ainsi démasqués aux yeux du monde entier. Le phénomčne de Staline a<br />

duré si longtemps du fait que de larges couches de la population en<br />

Occident n’ont pas été informées de façon objective. La raison en est

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