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les médias sous gorbatchev

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352 Sa majeste la censure<br />

n’est pas pour rien que nous avons mentionné plus haut sa diffusion) pour<br />

démasquer <strong>les</strong> pressions occultes du CC. A partir du n° 46 de 1989, il publia<br />

des artic<strong>les</strong> oů il se défendait farouchement. Toute la presse et toute<br />

l’opinion pratiquement, depuis l’Union des journalistes de l’URSS<br />

jusqu’ŕ la revue Chakhmaty v SSSR (Les échecs en URSS) se sont rangées<br />

de son côté.<br />

Vu l’impossibilité de le renverser de front, <strong>les</strong> fonctionnaires du<br />

PCUS se sont livrés ŕ une manoeuvre de contournement : l’agence TASS<br />

a proposé de reprendre l’hebdomadaire ŕ la société Znanié (ŕ laquelle il<br />

était subordonné) pour « renforcer la direction ». Mais ce truc habile n’a<br />

pas marché car la société Znanié a manifesté son indépendance. Starkov a<br />

conservé son poste, mais Argoumenty i fakty ne parvenait plus aux abonnés,<br />

car <strong>les</strong> Editions Pravda et Moskovskaa Pravda (appartenant au CC<br />

du PCUS) ont refusé de l’imprimer. Le journal Moskovskaa Pravda du<br />

10 janvier a fait savoir aux lecteurs des Argoumenty i fakty que son<br />

imprimerie ne possédait pas de réserves suffisantes de papier pour assurer<br />

le tirage grandissant de l’hebdomadaire et a imposé ŕ Starkov de trouver un<br />

autre éditeur.<br />

Avérine, rédacteur principal du journal Knijnoié obozrénié (Revue<br />

des livres), est devenu la victime suivante de la nouvelle politique du<br />

PCUS. Il a souffert de son attachement ŕ la glasnost. Son hebdomadaire<br />

s’est occupé soudain de politique au lieu de vanter <strong>les</strong> nouveaux romans de<br />

Rybakov, de Bondarev et d’Atmatov. Avérine a été convoqué au Comité<br />

d’Etat pour l’imprimerie (qui formellement est considéré comme le fondateur<br />

d’Obozrénié), et on lui a proposé de demander par écrit d’tre libéré<br />

de ses fonctions de rédacteur en chef. Mais, <strong>les</strong> temps changent : personne<br />

ne veut plus partir de son plein gré, tandis que l’atmosphčre de transparence<br />

ne permet pas de chasser impunément <strong>les</strong> rédacteurs récalcitrants.<br />

L’affaire Ananiev, rédacteur en disgrâce de la revue littéraire<br />

Octiabr, s’est transformée en débat national avec la participation des littérateurs<br />

soviétiques qui voulaient ŕ tout prix savoir <strong>les</strong>quels parmi eux<br />

étaient des « judéo-maçons » et « ennemis de la Russie » et <strong>les</strong>quels étaient<br />

seulement des « ennemis de la perestroka ». La revue littéraire Octiabr<br />

s’est distinguée par la publication des auteurs de l’émigration extérieure<br />

(Abram Terz) et de l’émigration dite « intérieure » (Vassili Grossman).<br />

L’opinion publique patriotique n’est pas restée ŕ l’écart et a sonné<br />

l’alarme. La polémique lancée dans la presse a enflammé l’Union des<br />

écrivains de Russie et a pris fin au VI e plénum de sa direction : lŕ fut prise<br />

la décision de remplacer Ananiev par un écrivain « plus patriotique » (on

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