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les médias sous gorbatchev

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198 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

président de Goskompetchat. Comparé ŕ ses collčgues, N. Efimov (président<br />

de Goskompetchat pendant <strong>les</strong> 18 mois d’absence de Néna-chev,<br />

avant d’tre muté aux Izvestia) et L. Kravtchenko (qui a remplacé<br />

Nénachev au poste de président du Comité d’Etat de l’URSS ŕ la radio et<br />

ŕ la télévision - Gostéléradio, en novembre 1990). Dans son interview,<br />

Nénachev a dit qu’il allait réduire de moitié le personnel du Comité ŕ la<br />

presse, prendre <strong>sous</strong> sa tutelle l’agence de diffusion de la presse<br />

Soyouzpetchat relevant du Ministčre des PTT de l’URSS, établir un contrôle<br />

direct sur <strong>les</strong> entreprises produisant du matériel d’imprimerie et<br />

mme devenir le matre du... Glavlit (Comité ŕ la CENSURE). Selon<br />

Nénachev, un dispositif colossal et unique sera bientôt mis en place <strong>sous</strong><br />

le nom de Ministčre de la presse et de l’information de l’URSS. Les ventes<br />

en détail de la presse augmenteront et le pourcentage distribué par abonnement<br />

diminuera, a-t-il encore promis.<br />

Cela dit, un homme faisait bien mieux il y a cent ans. Le 5 février<br />

1991, la presse soviétique a célébré le 140 e anniversaire de la naissance<br />

d’Ivan Sytine, un des éditeurs de livres <strong>les</strong> plus remarquab<strong>les</strong> de Russie.<br />

Au début du sičcle, il publiait jusqu’ŕ 25 % des livres imprimés en Russie,<br />

et c’est grâce ŕ ses efforts que le livre était ŕ cette époque-lŕ plus accessible<br />

au grand public qu’aujourd’hui. Cas unique en son genre : aprčs avoir<br />

exproprié et nationalisé toutes <strong>les</strong> richesses de Sytine, le gouvernement<br />

soviétique lui a permis de travailler et lui a mme attribué plus tard une<br />

pension ŕ titre personnel.<br />

La presse, étatique ou privée, cčde ŕ la pression de l’argent. La<br />

Komsomolskaa Pravda du 6 février 1991 a amplement mis en valeur<br />

sur, ses quatre pages la possibilité offerte ŕ ses lecteurs de s’abonner au<br />

livre Le karaté, du grand matre R. Habersetzer, coűtant 10 roub<strong>les</strong> et<br />

édité ŕ Alma-Ata. Pourtant cette publicité typique n’a pas été présentée<br />

comme telle. Les mauvaises langues affirment, et avec raison, que ce<br />

genre d’annonce publicitaire « camouflée » (c’est-ŕ-dire non présentée<br />

comme telle ŕ la comptabilité) et non accompagnée du mot « publicité »<br />

dans le texte ou sur <strong>les</strong> ondes constitue ŕ l’époque de la perestroka une<br />

source de revenus supplémentaires, non officiels, pour <strong>les</strong> journalistes<br />

peu honntes de la presse écrite, de la radio et de la télévision soviétiques.<br />

Auparavant, il n’existait presque pas en URSS de publicité proprement<br />

dite.<br />

La Nézavissimaa gazeta du 2 février 1991 s’est permis elle aussi de<br />

rendre un service d’ami ŕ une maison d’édition coopérative en publiant 90<br />

lignes pour vanter <strong>les</strong> Aventures de Tarzan en 6 volumes, réplique exacte<br />

tirée ŕ 100 000 (soit en tout 600 000) exemplaires d’une collection qui fut

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