03.08.2013 Views

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

340 Sa majeste la censure<br />

En aoűt 1990, tandis que le gros matou de la CENSURE sommeillait,<br />

<strong>les</strong> souris dansaient et tenaient des conciliabu<strong>les</strong> incessants. On<br />

disait, par exemple, que l’incompétence des initiateurs de la campagne<br />

anti-alcoolique (<strong>sous</strong> Staline on aurait parlé plutôt de sabotage) avait<br />

causé au Budget un préjudice de 40 milliards de roub<strong>les</strong>, tandis que <strong>les</strong><br />

pertes indirectes s’étaient élevées ŕ une somme plusieurs fois supérieure.<br />

Ajoutées « aux contrecoups du programme d’intensification<br />

économique, el<strong>les</strong> ont fini par dérégler la circulation monétaire dans le<br />

pays » (Argoumenty i fakty, n° 35, 1990). Est-il possible de contester cette<br />

affirmation ? Pourquoi donc Egor Ligatchev avait-il approuvé, en sa<br />

qualité de responsable de l’agro-industriel, et mme exigé, la liquidation<br />

des vignob<strong>les</strong> soviétiques, tout au moins d’une partie considérable d’entre<br />

eux ? On avait tous l’impression de faire un mauvais rve, mais la réalité<br />

était pire encore.<br />

Dans son allocution devant le XXVIIIe congrčs du PCUS,<br />

Ligatchev a reconnu implicitement le bien-fondé de ces accusations : «<br />

Avant tout, on avait l’illusion qu’il était possible d’en finir avec ce mal perfide<br />

et endémique d’un seul élan ».<br />

Les Izvestia du 12 juillet 1990 ont révélé au grand public un fait de la biographie de<br />

Ligatchev. Auparavant, la presse soviétique n’en avait pas soufflé mot.<br />

« Beaucoup d’entre nous savent parfaitement qui était ce fameux dirigeant, chargé<br />

« de la gestion économique » aprčs le départ de Mikhal Gorbatchevŕ l’étranger,<br />

qui, dčs le lendemain matin de la publication dans Sovietskaa Rossia du manifeste<br />

antiperestrokiste signé Nina An-drééva, professeur de Leningrad, a convoqué<br />

<strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> des <strong>médias</strong> nationaux et devant eux a qualifié cet article de<br />

modčle de journalisme communiste. L’Agence TASS a donné en mme temps<br />

ordre aux organes de presse locaux de reproduire l’article de Nina Andrééva intitulé<br />

« Je ne peux pas transiger sur <strong>les</strong> principes ». La Commission spéciale du<br />

Congrčs des députés du peuple a présenté des documents confirmant le rôle peu<br />

reluisant que Ligatchev avait joué dans <strong>les</strong> événements ŕ Tbilissi, lors desquels des<br />

détachements militaires avaient dispersé <strong>les</strong> manifestants devant le sičge du<br />

Comité du PCUS de Géorgie. Il parat que <strong>les</strong> démentis présentés par Ligatchev<br />

n’ont satisfait personne ».<br />

Les lecteurs occidentaux, citoyens des pays civilisés, ne pourront<br />

peut-tre pas comprendre la gravité des mutilations qui estropient la vie<br />

sociale en URSS, oů le droit de s’exprimer est broyé par une CENSURE<br />

barbare et par un groupe restreint de dirigeants monopolisant le pouvoir.<br />

Pourquoi mentionner encore une fois Egor Ligatchev, fonctionnaire toutpuissant<br />

avant 1990, alors que tout responsable mme trčs subalterne est<br />

chez nous un petit dictateur dans <strong>les</strong> limites de sa compétence. Je pourrais<br />

vous citer l’exemple d’un spécialiste du Vatican qui 15 ans durant a occupé

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!