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les médias sous gorbatchev

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434 L'opinion publique en URSS<br />

La perestoka se développe de façon plus difficile et plus douloureuse qu’on ne l’attendait.<br />

De plus en plus souvent, on peut entendre dire que si la situation matérielle<br />

ne s’améliore pas dans deux ou trois ans, la confiance dans le parti communiste et<br />

le gouvernement, dans l’avant-garde de la perestroka sera minée. Si la perestroka<br />

avorte, un retour en arričre sera inévitable, retour vers une dictature, vers le totalitarisme,<br />

vers l’étouffement des libertés. Je pense qu’aucuns s’essaient dčs maintenant<br />

au rôle de sauveurs de la nation.<br />

En URSS, <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> des plus grands sociologues sont publiés<br />

surtout dans <strong>les</strong> périodiques connus... pour leur faible tirage. Nikola<br />

Popov, lui, publie ses artic<strong>les</strong> dans la Sovietskaa koultoura, dans Les<br />

Nouvel<strong>les</strong> de Moscou, Ovsei Chkaratan dans le journal du ministčre de<br />

l’Aviation Vozdouchny transport, etc. D’autre part, il faut constater que le<br />

Professeur Yadov, directeur de l’Institut de sociologie, et l’académicienne<br />

Zaslavskaa, directrice du Centre fédéral d’étude de l’opinion publique,<br />

dont l’autorité est reconnue par le gouvernement, sont tout de mme<br />

obligés de faire preuve de modération dans leurs appréciations et jugements<br />

en intervenant dans <strong>les</strong> pages de la Pravda ou du Kommounist, principale<br />

revue théorique du PCUS. Il se peut qu’ils aient quelque chose ŕ<br />

perdre ?<br />

Par contre, Youri Levada, docteur en philosophie, n’a plus rien ŕ<br />

perdre. Vingt ans ont été rayés de sa vie. En 1971, la presse et <strong>les</strong> organismes<br />

du PC lancčrent contre lui une campagne de persécution. A<br />

l’époque, <strong>les</strong> autorités étaient décidées ŕ mener la vie dure ŕ tous <strong>les</strong> contestataires<br />

d’autant plus que le nom de Levada, d’origine ukrainienne, signifiait<br />

« gauchiste » en russe. Pourtant Youri Levada bénéficiait d’une trčs<br />

grande autorité auprčs des jeunes sociologues soviétiques. Dieu merci, il<br />

ne fut pas emprisonné, mais tout simplement chassé de l’Académie des<br />

sciences de l’URSS oů il travaillait.<br />

Avec la perestroka, le nom de Levada a réapparu dans la presse.<br />

A présent, il dirige une section au VTSIOM. Voilŕ des extraits de son<br />

interview au journal Goudok, organe des cheminots soviétiques, de juillet<br />

1990 :<br />

– Parlez-nous, s’il vous plat, de votre centre.<br />

– Fondé il y a deux ans, il a été baptisé Centre fédéral d’étude de l’opinion publique<br />

sur <strong>les</strong> questions socio-économiques. Donc, comme vous pouvez le constater vousmmes,<br />

aucun rapport avec la politique. Mais on a vu aussitôt que nous ne pouvions<br />

pas nous passer de la politique : la quasi totalité des études, quels que soient <strong>les</strong> problčmes<br />

examinés, ont un aspect politique. Alors nous nous sommes intéressés de trčs<br />

prčs ŕ l’attitude de la population vis ŕ vis du gouvernement, du PC, des mouvements<br />

«informels» ; aux conflits interethniques et aux zones de tension sociale, bref ŕ<br />

toutes <strong>les</strong> questions qui préoccupaient la société.

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