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les médias sous gorbatchev

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362 Sa majeste la censure<br />

« protéger <strong>les</strong> Soviétiques de la nocive influence occidentale et de celle de<br />

l’idéologie bourgeoise ». Les archives du KGB, du Ministčre des affaires<br />

étrangčres, du Ministčre de la défense, du CC du PCUS contiennent des<br />

documents et des informations trčs intéressants pour l’histoire du XX e<br />

sičcle. Jusqu’ŕ ces derničres années, beaucoup de ces documents étaient<br />

cachés ŕ tout le monde. Les chercheurs soviétiques savent parfaitement<br />

qu’il est souvent beaucoup plus facile d’obtenir le droit d’aller travailler<br />

dans <strong>les</strong> archives et <strong>les</strong> bibliothčques occidenta<strong>les</strong> pour obtenir tout dont<br />

ils ont besoin que de pénétrer dans <strong>les</strong> archives et dépôts spéciaux soviétiques.<br />

On sait que <strong>les</strong> permissions de travailler dans <strong>les</strong> archives sont<br />

délivrées par <strong>les</strong> ministčres et <strong>les</strong> organisations auxquel<strong>les</strong> ces archives<br />

appartiennent, et plus précisément par des dirigeants du rang des MM.<br />

Chevardnadzé, Krutchkov, Yazov et Gorbatchevqui ne sont pas toujours<br />

disposés ŕ accueillir de jeunes chercheurs pour discuter avec eux <strong>les</strong> sujets<br />

de leurs thčses de doctorat. Mme si nous supposons que <strong>les</strong> portes de<br />

leurs cabinets sont grand ouvertes ŕ tout le monde (ce qui évidemment<br />

n’est pas le cas), beaucoup de chercheurs et d’écrivains eux-mmes<br />

refuseront d’tre initiés aux secrets d’Etat : en effet, cette initiation<br />

implique notamment l’engagement écrit de ne pas <strong>les</strong> divulguer, de ne pas<br />

partir ŕ l’étranger, et de ne pas contacter des citoyens d’autres pays.<br />

En 1990, des commissions parlementaires soviétiques ont timidement<br />

commencé ŕ discuter quelques projets de loi sur <strong>les</strong> archives. Car il<br />

est dangereux d’exiger l’accčs au sanctuaire des documents secrets, vu que<br />

leur publication pourrait priver de pensions-retraites des milliers de bourreaux<br />

et de mouchards qui sont toujours en vie et se la coulent douce. Les<br />

peup<strong>les</strong> de l’URSS condamneraient <strong>les</strong> communistes et renverseraient<br />

tous <strong>les</strong> monuments au guide de la révolution et ŕ ses successeurs qui<br />

restent encore dans notre pays ; pis que ça, l’ensemble des apparatchiks se<br />

trouveraient du coup hors la loi. Les citoyens mettraient en ruines tous <strong>les</strong><br />

panthéons communistes, des centaines de sépultures qui se trouvent dans<br />

le mur du Kremlin et ils n’en épargneraient qu’une dizaine seulement, ŕ<br />

coup sűr <strong>les</strong> urnes contenant la dépouille mortelle des aviateurs et des cosmonautes<br />

qui ont péri en s’acquittant de leur mission. Il serait horrible<br />

d’apprendre soudain sur notre passé tout ce qui a été caché et préservé<br />

farouchement pendant des décennies.<br />

Mais nous n’avons pas d’autre choix. Si nous ne divulgons pas<br />

maintenant <strong>les</strong> archives du PCUS et de la police politique de la période du<br />

léninisme-stalinisme, ŕ Moscou comme dans l’ensemble des républiques<br />

fédérées soviétiques, de nouvel<strong>les</strong> générations de stalinistes et de néofascistes<br />

soviétiques auront l’impression que <strong>les</strong> crimes sont vite oubliés et

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