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les médias sous gorbatchev

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82 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

Tbilissi, ŕ Erevan, ŕ Riga, ŕ Tallinn de façon ŕ ne pas provoquer de tollé<br />

dans <strong>les</strong> républiques respectives.<br />

Les millions de Soviétiques sont aujourd’hui mieux informés des<br />

événements ŕ la Maison-Blanche que sur <strong>les</strong> présidences des Soviets<br />

suprmes des républiques fédérées. Les interviews de George Bush ou de<br />

François Mitterrand sont souvent publiées dans la presse officielle soviétique<br />

et reprises par l’agence TASS.<br />

En mme temps, la presse du PC garde un silence absolu sur des<br />

personnalités politiques, anciens contestataires et prisonniers politiques,<br />

comme Gamsakhourdia, Ter-Petrossian, Novodvorskaa, Arikian. Tout<br />

ce qu’on sait de Ter-Petrossian, c’est qu’il est un intellectuel raffiné, grand<br />

philologue ; de Gamsakhourdia, qu’il est philologue lui aussi et fils de<br />

Konstantin Gamsakhourdia, auteur de romans historiques sur la Géorgie,<br />

devenus des classiques. Sur tous <strong>les</strong> toits on crie cependant que<br />

Gamsakhourdia serait un agent du KGB. En parlant de Novodvorskaa,<br />

on insiste sur le fait qu’elle aurait injurié publiquement le Président de<br />

l’URSS et sur ses innombrab<strong>les</strong> examens psychiatriques et démlés avec la<br />

justice. Ces personnes ont cependant beaucoup de choses ŕ dire aux<br />

Soviétiques. Si el<strong>les</strong> avaient eu la possibilité d’intervenir dans <strong>les</strong> pages de<br />

périodiques nationaux au lieu d’avoir ŕ crier au mégaphone dans la rue lors<br />

de manifestations, il y aurait eu moins de sang en Transcaucasie, moins de<br />

réfugiés ŕ Moscou ; en conséquence, la menace d’une guerre civile aurait<br />

été moins pesante. Je crois que la Pravda et le Kommounist disparatront<br />

de la surface de la Terre sans avoir jamais publié d’interviews des principaux<br />

représentants de l’opposition anticommuniste en URSS.<br />

D’une forme de politique internationale de l’URSS, la guerre<br />

froide est devenue une forme de politique intérieure. Quand nous ne pourrons<br />

plus supporter la famine, le froid et le sang versé, on nous donnera de<br />

nouveau une ration de pain et on nous obligera ŕ remplir la norme du travail<br />

communiste. Le soir, on lira, comme d’habitude, la Pravda et on<br />

regardera le journal télévisé Vremia. C’est certes lŕ une des visions de<br />

l’avenir le plus pessimiste. Cela pourrait tre encore pire si nous tombions<br />

dans le chaos de la guerre civile et de la catastrophe économique. Et il y a<br />

en revanche d’autres perspectives, moins pessimistes. Des apparatchiks du<br />

PC et des généraux pourraient monter trčs légalement des affaires commercia<strong>les</strong><br />

; d’autres encore pourraient occuper des postes de responsabilité<br />

dans des administrations publiques. En autorisant la propriété privée<br />

de la terre et celle des moyens de production industrielle petits et moyens,<br />

ils réussiraient ŕ faire sortir le pays de la crise économique sans sacrifier<br />

1’es sence du régime et le noyau dur de ses cadres. L’écrivain Youri

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