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les médias sous gorbatchev

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La nouvelle politique du PCUS<br />

C’est ainsi que Gourévitch décrit le processus dans son article « La<br />

liberté du marché et de la presse » paru dans le numéro du 29 juillet 1990<br />

des Nouvel<strong>les</strong> de Moscou.<br />

La presse parle du rouleau compresseur qui peut l’écraser ŕ chaque instant : le gouvernement<br />

a, en effet, l’intention d’organiser la campagne d’abonnement pour l’année<br />

prochaine de façon différente.<br />

De loin tout parat beau : la presse libre, grâce ŕ la Loi sur la presse, aura accčs au<br />

marché libre. La traditionnelle campagne d’abonnement ordonnée par en haut<br />

s’enfonce dans <strong>les</strong> brumes du passé. Le tirage, le papier, l’imprimerie, la distribution<br />

et mme le prix de vente deviennent des sujets de souci pour <strong>les</strong> éditeurs et font l’objet<br />

d’accords avec de nouveaux partenaires. Mais en réalité, en signant un accord,<br />

c’est son arrt de mort qu’on signe : le ministčre de l’Industrie forestičre (avec l’autorisation<br />

du gouvernement, naturellement), a décidé d’augmenter de 74 % <strong>les</strong> prix<br />

du papier ŕ partir de 1991, et <strong>les</strong> imprimeurs, dont le matériel tombe en morceaux,<br />

exigeront 84 % de plus et la poste qui assure la distribution augmentera elle aussi ses<br />

tarifs. Etant donné que <strong>les</strong> prix réels sont encore plus élevés que <strong>les</strong> prix officiels, la<br />

glasnost coűtera presque trois fois plus cher au consommateur.<br />

« Le premier pas dans le sens de l’économie du marché pourrait tourner ŕ la catastrophe,<br />

mme pour <strong>les</strong> publications <strong>les</strong> plus populaires, estiment <strong>les</strong> Izvestia. Alors<br />

que dire des éditions trčs spécialisées ! Dans <strong>les</strong> conditions du marché, quelque 60<br />

revues des Editions Médecine qui sont déjŕ aujourd’hui pratiquement déficitaires,<br />

disparatront tout simplement... » En ce qui concerne <strong>les</strong> publications spécialisées<br />

appartenant ŕ l’Etat, on ne peut rien proposer, sinon qu’el<strong>les</strong> soient subventionnées<br />

par leurs éditeurs, <strong>les</strong> ministčres : il en était déjŕ ainsi auparavant et il faut revenir ŕ<br />

cette pratique. Mais comment <strong>les</strong> autres vont-el<strong>les</strong> survivre ?<br />

Nos collčgues des Izvestia se sont visiblement emballés en annonçant des dangers, une<br />

catastrophe que causerait le marché. On ne peut pas tre écrasé par quelque chose qui<br />

n’existe pas. Par contre, ce que nous avons déjŕ ou que nous sommes prts ŕ installer<br />

est dangereux. Nous conservons <strong>les</strong> mmes structures monopolistes et l’Etat continue<br />

de pratiquer son occupation favorite qui est d’enlever et de redistribuer. Aprčs avoir<br />

absorbé Soyouzpetchat, l’organisme de distribution, avec son demi-milliard de bénéfices,<br />

le Ministčre des communications n’est pas devenu plus riche pour autant. Au<br />

lieu d’encourager <strong>les</strong> services de distribution parallč<strong>les</strong> ou de motiver <strong>les</strong> facteurs en<br />

leur accordant ne serait-ce qu’un milliard - et d’améliorer ainsi <strong>les</strong> ventes, l’Etat a<br />

préféré forcer <strong>les</strong> périodiques ŕ plonger dans <strong>les</strong> poches des lecteurs. Mais en se servant<br />

des mains d’autrui, pour ainsi dire. Il agit avec la presse comme il a tenté d’agir, il y a<br />

deux mois, avec le blé. A ce moment-lŕ, <strong>les</strong> exploitations agrico<strong>les</strong> exigeaient une augmentation<br />

du prix d’achat des céréa<strong>les</strong>. Le gouvernement l’a donc augmenté. Mais en<br />

ce qui concerne <strong>les</strong> prix de détail, il <strong>les</strong> a soumis ŕ l’examen du parlement, se disant<br />

qu’il valait mieux que <strong>les</strong> députés <strong>les</strong> augmentent ŕ sa place pour garder bonne mine<br />

aux yeux des citoyens. C’est la mme chose aujourd’hui : on augmente <strong>les</strong> salaires des<br />

distributeurs et des imprimeurs, mais en ce qui concerne <strong>les</strong> prix des publications, <strong>les</strong><br />

éditeurs n’ont qu’ŕ se débrouiller avec <strong>les</strong> lecteurs.<br />

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