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les médias sous gorbatchev

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Les étoi<strong>les</strong> du petit écran<br />

écrire, tantôt un saxophone. Pour reprendre <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> de Zakharov, «<br />

plus il y aura de glasnost ŕ la TV, plus il y en aura dans la vie ».<br />

En Union soviétique, l’estimation des émissions télévisées n’est pas<br />

fondé, comme aux Etats-Unis, sur des calculs d’audience mais, ŕ en croire<br />

un sondage de la Literatournaa gazeta, Vzgliad et Do i posle polounotchi<br />

(Avant et aprčs minuit) viendraient respectivement en premičre et en<br />

troisičme positions pour la popularité. Les Soviétiques manquent cruellement<br />

d’information : aussi <strong>les</strong> journaux et <strong>les</strong> débats télévisés occupent-ils<br />

<strong>les</strong> sept premičres places. Pour reprendre <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> d’un ancien réalisateur<br />

de spectac<strong>les</strong> télévisés, Boris Poulgarine, « ŕ quoi bon regarder des<br />

émissions sportives quand <strong>les</strong> débats télévisés tournent au véritable combat<br />

? ».<br />

Il n’y a pas encore longtemps, la télévision était trčs ennuyeuse et<br />

sur leur petit écran <strong>les</strong> spectateurs voyaient trčs peu de ce qui <strong>les</strong> intéressait<br />

- mis ŕ part <strong>les</strong> journaux du soir, <strong>les</strong> documentaires sur la nature, <strong>les</strong><br />

émissions critiques aux audaces bien limitées et <strong>les</strong> jeux de questions et<br />

réponses. Les émissions nocturnes ne convenaient pas beaucoup aux<br />

ouvriers qui devaient se lever tôt pour poursuivre la « révolution permanente<br />

». Selon le journaliste estonien Urmas Ott, la chane centrale était<br />

comme une « bote de conserve, ronde, bien fermée pour que rien n’y<br />

pourrisse ; une chose qui ne change pas et ne présente de ce fait aucun<br />

intért ».<br />

Arrivé au pouvoir en mars 1985, Gorbatchev a apporté avec lui un<br />

vent nouveau. Serguei Lapine, qui au poste de président du Comité d’Etat<br />

pour la radiotélévision avait veillé pendant 15 ans ŕ ce que l’antenne soit<br />

interdite ŕ la contestation, fut mis ŕ la retraite. Avec une énergie rappelant<br />

un peu John Kennedy, Gorbatchev a donné au pays des leçons de glasnost.<br />

Il prit goűt aux bains de fou<strong>les</strong> tout en donnant l’impression qu’il ne savait<br />

pas que <strong>les</strong> caméras étaient braquées sur lui.<br />

Se fixant pour objectif de contrer <strong>les</strong> apparatchiks conservateurs et<br />

de faire connatre sa politique de perestroka, il a trouvé naturel de faire<br />

appel ŕ la télévision. L’eau courante n’existe peut-tre pas dans toutes <strong>les</strong><br />

régions rura<strong>les</strong> d’URSS mais mme au fin fond du pays il y a des antennes<br />

de TV qui se dressent sur <strong>les</strong> toits des maisons. En 1960, on ne dénombrait<br />

ŕ travers le pays que 22 téléviseurs pour 1 000 habitants. En 1986, ce chiffre<br />

était monté ŕ 299. D’aprčs un sondage réalisé par le Gostéléradio, 86 %<br />

des Soviétiques considéraient alors la TV comme la source principale de<br />

leur information sur le monde extérieur. Qui plus est, 63 % estiment que<br />

la TV influe beaucoup sur leur mentalité et leurs principes.<br />

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