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les médias sous gorbatchev

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220 Les medias electroniques en URSS<br />

Les programmes russes des radios occidenta<strong>les</strong> étaient captés ŕ<br />

l’aide de postes récepteurs puissants installés non loin des frontičres ouest<br />

de l’Union soviétique, puis transmis par fil ŕ Moscou, dans <strong>les</strong> studios d’«<br />

interception » de Gostéléradio, rue Piatnitskaya. Une légion de sténos, de<br />

dactylos, de rédacteurs et de techniciens s’attachaient alors ŕ <strong>les</strong> enregistrer<br />

au magnétophone, ŕ déchiffrer l’enregistrement et ŕ en transcrire ŕ la<br />

main le texte puis ŕ le taper ŕ la machine en trois exemplaires. A mesure<br />

qu’el<strong>les</strong> arrivaient, ces informations étaient lues de bout en bout par le<br />

responsable de service de l’échelon correspondant et rapportées aussitôt ŕ<br />

la direction de Gostéléradio qui, ŕ son tour, se chargeait de <strong>les</strong> porter ŕ la<br />

connaissance des gens du CC du PCUS, tout au sommet de la hiérarchie<br />

soviétique. Ce mécanisme n’avait rien de secret pour <strong>les</strong> directions des<br />

radios occidenta<strong>les</strong> (gouvernementa<strong>les</strong> ou trčs étroitement liées au pouvoir,<br />

pour la plupart) qui savaient parfaitement que toute nouvelle vraiment<br />

importante, du moment qu’elle avait été passée en russe sur <strong>les</strong><br />

ondes, était sűre de faire quelques minutes plus tard, ŕ toute heure du jour<br />

ou de la nuit, l’objet d’un rapport spécial au Kremlin et donc d’tre connue<br />

de ceux qui avaient besoin de la savoir. Ainsi avait fonctionné, et fonctionne<br />

toujours, cette sorte de systčme de « réaction rapide ».<br />

Des opérations semblab<strong>les</strong> dans le but de fixer par écrit le contenu<br />

des émissions interceptées ont été pratiquées dans <strong>les</strong> républiques<br />

fédérées, et le sont encore. A l’heure qu’il est, Moscou ne fait que commencer<br />

ŕ retransmettre sur toute l’Union <strong>les</strong> émissions en provenance des<br />

républiques fédérées, réalisées dans leurs langues respectives. La radio<br />

centrale n’émet pas dans <strong>les</strong> langues nationa<strong>les</strong> parlées dans ces<br />

républiques, mais seulement en russe. Par contre, <strong>les</strong> Américains parlent ŕ<br />

leurs auditeurs soviétiques dans deux dizaines de langues et c’est ainsi que<br />

Géorgiens, Arméniens, Ukrainiens, habitants des républiques baltes et<br />

d’Asie centrale ont la possibilité d’entendre le point de vue de leurs compatriotes<br />

travaillant pour la Voix de l’Amérique ou radio Liberty qui<br />

s’adressent ŕ eux dans leur langue maternelle. Et, croyez-moi ils n’en perdent<br />

pas un mot.<br />

Par inintelligence, par méconnaissance des spécificités loca<strong>les</strong> ou<br />

tout simplement parce qu’ils sont anxieux de se faire bien voir par le<br />

Kremlin, <strong>les</strong> journalistes de langue russe au service de Gostéléradio commettent<br />

réguličrement des gaffes monstrueuses lorsqu’ils prétendent traiter<br />

d’un sujet aussi épineux et embrouillé que l’existence, dans <strong>les</strong> républiques<br />

fédérées d’aujourd’hui pourtant souveraines, de mouvements de libération<br />

nationale. Cela arrive beaucoup moins souvent aux Géorgiens ou aux<br />

Ouzbeks travaillant dans <strong>les</strong> rédactions correspondantes de la Voix de

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