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les médias sous gorbatchev

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224 Les medias electroniques en URSS<br />

était enregistré, et sa diffusion n’était autorisée qu’aprčs une longue<br />

série de concertations.<br />

Dans une interview publiée <strong>sous</strong> le titre « Gostéléradio ŕ l’heure de<br />

la perestroka ? », l’hebdomadaire Argoumenty i fakty (Arguments et faits,<br />

n° 30, juillet 1990) lčve le voile sur un des aspects du travail de radio<br />

reporter en URSS :<br />

En février 1989, sur ordre de A. Ŕksionov, alors président de Gostéléradio, deux<br />

journalistes, A. Jetvine et S. Fonton, s’étaient vu interdire la participation aux émissions<br />

en direct et affecter pour trois mois ŕ des postes moins bien rémunérés pour<br />

avoir cité, au cours du journal du programme Maak, un article de la revue polonaise<br />

Odrodzene sur l’affaire de Katyn et «commis de ce fait, lit-on dans l’ordre d’Ŕksionov,<br />

une erreur politique grossičre de nature ŕ causer un préjudice aux intérts de<br />

notre pays».<br />

Un peu plus d’un an plus tard, dans une déclaration de l’Agence TASS, la partie<br />

soviétique témoignait aux Polonais son profond regret ŕ propos de la tragédie de<br />

Katyn qualifiée dans ce texte de «grave crime du stalinisme». Les deux journalistes<br />

ont alors adressé ŕ M. Nénachev qui avait succédé ŕ Aksionov ŕ la tte de<br />

Gostéléradio la demande d’annuler un ordre oů ils sont accusés d’»irresponsabilité»<br />

et d’»immaturité politique». Le correspondant d’Argoumenty i fakty a rencontré A.<br />

Jetvine et S. Fonton.<br />

– Nous avons dű attendre trois mois pour apprendre, par un secrétaire de Nénachev,<br />

que celui-ci n’avait pas l’intention d’abroger cet ordre bien qu’il le reconnaisse<br />

injuste, a dit A. Jetvine. Il ne voudrait pas, nous a-ton expliqué, créer un précédent<br />

qui provoquerait une vague d’actions en recours de la part des gens ayant injustement<br />

souffert. Nous considérons ce refus opposé par le président de Gostéléradio<br />

comme la preuve que le systčme qui avait existé ŕ la radio et ŕ la télévision <strong>sous</strong><br />

Aksionov continue d’exister <strong>sous</strong> Nénachev. Un tel précédent serait pourtant nécessaire,<br />

ŕ notre avis, pour convaincre <strong>les</strong> gens que Gostéléradio est, ŕ son tour, touché<br />

par la perestroka et que la justice y triomphe.<br />

– La punition consistant ŕ interdire ŕ un journaliste de participer aux émissions en direct<br />

peut-elle exister dans une société démocratique ?<br />

– Bien sűr que non. Une telle punition est absolument irréguličre, car un journaliste<br />

ne peut se voir retirer ce droit que pour deux raisons : s’il enfreint <strong>les</strong> normes<br />

constitutionnel<strong>les</strong>, en appelant par exemple ŕ la violence, ŕ la guerre, en cherchant<br />

ŕ raviver <strong>les</strong> animosités entre <strong>les</strong> ethnies, ou bien si son professionnalisme est remis<br />

en question. Malheureusement, ŕ la radio et ŕ la télévision, cette punition est<br />

couramment pratiquée. J’en ai moi-mme été plusieurs fois victime au cours de ces<br />

quelques derniers mois : au mois de février, pour un reportage sur la manifestation<br />

des mouvements démocratiques sur la place Manejnaa ; au mois de juin, pour<br />

m’tre enquis, dans une émission sur la révoltante pagaille qui rčgne dans <strong>les</strong> aéroports<br />

de Moscou, dans quel<strong>les</strong> conditions se déroulaient <strong>les</strong> vols de nos hauts<br />

responsab<strong>les</strong>. Enfin, en ce moment je n’ai pas ce droit non plus, pour m’tre avisé,

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