les médias sous gorbatchev

« On repart ŕ zéro... »
sociologique américaine et l’Association des sociologues britanniques.
Aux termes d’accords non-gouvernementaux, ils se sont engagés ŕ former,
ŕ partir de l’automne de 1989, presque gratuitement, jusqu’ŕ 50 jeunes
Soviétiques, diplômés d’études sociologiques supérieures, qui seront ŕ l’issue
de ces stages promus professeurs de sociologie. Une plus grande
ouverture en URSS a permis une plus grande aide occidentale ŕ notre
pays.
Des changements palpables se sont produits dans la sociologie
soviétique. Des sondages d’opinion plus ou moins objectifs sont depuis
quelque temps publiés dans des périodiques comme Les Nouvelles de
Moscou, les Izvestia et Ogoniok. Pour le moment, le journal du PC, la
Pravda, ne publie pas encore de sondages d’opinion. Et pourtant c’est un
arrté du CC du PCUS consacré ŕ la sociologie (1988) qui a marqué le
début d’une nouvelle période, réaliste, dans l’évolution de cette science en
URSS.
Les sondages, certes, ne suffisent pas ŕ eux seuls. Le Pr. Chkaratan,
dont j’ai déjŕ parlé plus haut, lui qui a fait plus d’une fois l’objet de persécutions
pour ses études sociologiques critiques, a accordé une interview au
journal Vozdouchny transport (Transports aériens) (28 janvier 1989). Que
faire si la Pravda ne s’ouvre que trop lentement aux tendances nouvelles ?
– Quel rôle la sociologie joue-t-elle dans la vie de la société soviétique ?
– Nous n’avons pas encore de sociologie en tant que science faute de données
factuelles suffisantes. Pourtant, en ce qui concerne les sociologues bénéficiant d’une
grande autorité scientifique et politique, d’importants changements se sont produits
ces trois derničres années. Il ne fait aucun doute que les plus grands sociologues progressistes,
qui étaient considérés jusqu’ici comme des contestataires qu’il fallait
vitupérer, sont devenus aujourd’hui des militants actifs de la perestroka.
– Et qui sont ces sociologues ?
– Tatiana Zaslavskaa, l’académicienne qui préside notre Association sociologique.
A la veille de la perestroka, elle et moi, nous nous sommes vu interdire un voyage
en Grande-Bretagne. L’académicien Fédosseev, membre du CC du PCUS et ŕ
l’époque vice-président de l’Académie des sciences, nous considérait apparemment
comme des personnages suspects. Avant cela, Tatiana Zaslavskaa avait été ŕ l’origine
d’un scandale aprčs qu’un de ses rapports ait été rendu public en Occident.
C’était un rapport honnte et objectif sur notre économie nationale. En ce qui me
concernait, notre « éminence grise » d’alors, Mikhal Souslov, m’avait critiqué en
1971 pour ma définition de la classe ouvričre et de la place sociale des intellectuels
dans la société. Cette situation a duré des années. L’actuel directeur de l’Institut de
sociologie de l’Académie des sciences de l’URSS, le Prof. Yadov a été lui aussi dans
une situation critique. Je rappelle qu’il est le seul sociologue soviétique ŕ avoir suivi
pendant un an une formation ŕ l’étranger. A l’époque, nos collčgues étrangers
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