03.08.2013 Views

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

les médias sous gorbatchev

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La radio<br />

Qu’est-ce qui a changé encore ? Pour la premičre fois de l’histoire<br />

de la radio soviétique, <strong>les</strong> journalistes ont le droit de faire des émissions en<br />

direct, sans recourir aux service de speakers. Ils n’ont plus besoin de <strong>les</strong><br />

faire viser et de passer par la CENSURE. Les émissions de la radio soviétique<br />

rappellent de plus en plus cel<strong>les</strong> auxquel<strong>les</strong> <strong>les</strong> Occidentaux sont<br />

habitués depuis des décennies.<br />

Voilŕ pour notre « bloc de nouvel<strong>les</strong> en bref » sur la radio soviétique.<br />

Quant ŕ un récit plus circonstancié des événements majeurs de<br />

1990 dans l’histoire de la radio en URSS, il est difficile de trouver<br />

meilleure entrée en matičre que ce texte de Sergue Korzoun, l’homme<br />

qui a réussi le tour de force de lancer et de faire enregistrer Ekho Moskvy<br />

(Echo de Moscou), la premičre radio soviétique vraiment indépendante.<br />

Son article dans la revue Ogoniok (n°34, aoűt 1990) est intitulé « Face ŕ<br />

face avec le monopole » :<br />

La naissance d’un enfant a souvent pour conséquence de reléguer <strong>les</strong> anés au second<br />

plan de l’attention parentale. Curieusement, la télévision qui semble pourtant<br />

avoir depuis longtemps dépassé l’âge tendre, continue d’éclipser son frčre ané, la<br />

radio. Au point que le 7 mai, le Jour de la radio, la radio est la derničre source d’information<br />

ŕ laquelle nous songeons. Minuit largement passé, on tourne toujours le<br />

bouton de son téléviseur, sautant de chane en chane, d’un congrčs ŕ un autre, pour<br />

se mettre, aprčs qu’on s’est lassé de ce petit jeu, ŕ décortiquer journaux et revues ŕ la<br />

recherche des commentaires.<br />

Il existe, il est vrai, une autre source d’information qui, elle aussi, fait la part belle<br />

aux commentaires : radio Liberty, qui se fraie un chemin jusque chez nous ŕ travers<br />

<strong>les</strong> parasites qui pullulent sur <strong>les</strong> ondes courtes. On peut discuter, certes, du degré de<br />

liberté dont radio Liberty jouit elle-mme, mais ce qui compte c’est que <strong>les</strong><br />

Soviétiques l’écoutent. Ils l’écoutent parce qu’ils n’ont pas de radios libres et qu’en<br />

revanche ils ont le Gostéléradio d’URSS, et rien d’autre. Ce Comité d’Etat ŕ la<br />

radiotélévision a le pouvoir de bâillonner n’importe quel journaliste devenu gnant,<br />

ou de punir pour l’exemple une émission qui, comme Âouditoria (Audience), a eu<br />

l’audace de donner lecture d’extraits du livre de Boris Eltsine. Il peut aussi (pluralité<br />

oblige) donner droit de cité sur ses ondes ŕ deux radios nouvel<strong>les</strong> d’un coup :<br />

radio Nostalgie et Europe Plus. On sait que pour lancer ces deux stations musica<strong>les</strong><br />

et récréatives franco-soviétiques il aura fallu obtenir l’accord des plus hautes<br />

instances, mais que ne ferait-on pas lŕ-haut pour son institution chérie, le<br />

Gostéléradio !<br />

J’ai l’impression du reste que, dčs l’entrée en vigueur de la Loi sur la presse, c’est<br />

précisément dans le domaine de la radiodiffusion qu’il faut s’attendre ŕ l’accélération<br />

la plus fulgurante. La presse est pluraliste par définition car, malgré la persistance<br />

de la pénurie, le papier qui lui sert de support est néanmoins possible ŕ trouver,<br />

moyennant des devises fortes. A la différence de la radio, la télévision a besoin<br />

d’une infrastructure passablement complexe et onéreuse, ce qui la rend plus sujette<br />

209

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!