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les médias sous gorbatchev

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420 L'opinion publique en URSS<br />

répondrait pour lui que sa maladie ne lui permettrait pas de participer ŕ la<br />

conférence.<br />

Vers le milieu des années 80, la sociologie en tant que science n’existait<br />

plus en URSS. Les <strong>médias</strong> et <strong>les</strong> milieux dirigeants étaient convaincus<br />

que l’opinion publique était exprimée par <strong>les</strong> instances suprmes et <strong>les</strong><br />

périodiques nationaux du PC. Tous <strong>les</strong> autres points de vue étaient pour<br />

eux strictement personnels et ne valaient rien.<br />

Les résultats des sondages d’opinion ŕ l’échelle nationale n’étaient<br />

presque jamais publiés, sauf lorsqu’ils ne risquaient pas de compromettre<br />

la ligne générale du PC. Sinon, ils étaient passés <strong>sous</strong> silence ou, au<br />

mieux, exposés dans des bulletins « ŕ usage réservé aux personnes et services<br />

compétents », ŕ savoir le CC du PCUS, le KGB ou, plus rarement, le<br />

Ministčre de la défense. Fait significatif : mme dans ces études strictement<br />

confidentiel<strong>les</strong>, la réalité était toujours maquillée ! C’était dans <strong>les</strong><br />

rčg<strong>les</strong> du jeu. Ainsi, <strong>les</strong> instances dirigeantes étaient sűres d’entendre ce<br />

qu’el<strong>les</strong> voulaient entendre.<br />

Que dire alors des sondages d’opinion, dont <strong>les</strong> résultats étaient<br />

bien révélés au grand public, mais dont <strong>les</strong> questionnaires je le rappelle<br />

étaient comme ils le devaient, approuvés successivement ŕ tous <strong>les</strong> échelons<br />

du PC ŕ Moscou et ŕ la périphérie. Toutes <strong>les</strong> questions qui laissaient<br />

la possibilité d’une réponse alternative ou contraire au point de vue officiel<br />

étaient considérées comme provocatrices et rayées sans pitié des listes.<br />

Jusqu’en 1989, <strong>les</strong> sociologues soviétiques <strong>les</strong> plus talentueux<br />

étaient mal vus par <strong>les</strong> autorités. Citons parmi ces « suspects », l’actuel<br />

directeur de l’Institut de sociologie de l’Académie des sciences, le Pr.<br />

Vladimir Yadov, et le nouveau président (jusqu’ŕ janvier 1991) de<br />

l’Association sociologique d’URSS, l’académicienne Tatiana Zaslavskaa.<br />

Jusqu’en 1989, il ne paraissait qu’une seule revue sociologique<br />

Sotsiologuitcheskié isslédovania (Etudes sociologiques), ŕ Moscou, et une<br />

revue ŕ moitié sociologique, ŕ Novossibirsk, Ekonomika i prikladnaa sotsiologuia<br />

(Economie et sociologie appliquée).<br />

A l’époque, <strong>les</strong> facultés de sociologie tout récemment créées<br />

venaient de former leurs premiers diplômés qui étaient quelques dizaines<br />

seulement. Selon Ovsei Chkaratan, vice-président de l’Association sociologique<br />

de l’URSS, le pays devrait, avoir prčs de 70 000 sociologues.<br />

Actuellement, ils ne sont que 4 000. Ajoutez ŕ cela que la quasi totalité<br />

d’entre eux n’a pas la formation adéquate.<br />

D’oů l’importance de l’aide que nous ont apportée l’Association

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