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les médias sous gorbatchev

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72 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

20 et au début des années 30 au contraire, <strong>les</strong> journaux soviétiques furent<br />

trčs intéressants : on pouvait <strong>les</strong> lire d’un bout ŕ l’autre parce qu’ils étaient<br />

faits par des journalistes érudits, doués - et non pas par des fonctionnaires<br />

du parti.<br />

Le caractčre manipulateur de la propagande de parti, dont la<br />

Pravda a toujours été un modčle, n’empchait pourtant pas ce journal<br />

d’avoir des millions d’abonnés. Nos leaders communistes n’étaient pas<br />

des imbéci<strong>les</strong>. Ils ont trouvé diverses maničres de forcer <strong>les</strong> gens ŕ prendre<br />

un abonnement. Une fois par an, en automne, le diffuseur bénévole de la<br />

cellule du parti dans l’entreprise (usines, unité militaire, kolkhoze, etc).<br />

abordait le simple membre du PCUS et « proposait » (autrement dit<br />

exigeait) qu’il s’abonne ŕ la Pravda et encore ŕ quelque autre publication<br />

du parti, ŕ une Pravda locale ou ŕ une revue du type Partinoé samoobrazovanié<br />

(L’autoformation du militant). Personne n’osait refuser de<br />

s’abonner car tout refus se répercutait immanquablement sur la carričre<br />

professionnelle. Comme disait une trčs jolie dame de mes amies en parlant<br />

de ses soupirants : avec certains il est plus facile de céder que de<br />

refuser. Tout récemment encore, aucun « com » soviétique, c’est-ŕ-dire<br />

comité d’arrondissement, de ville, de district, etc., du Parti communiste,<br />

n’éprouvait de difficultés dans l’organisation de l’abonnement aux publications<br />

du parti. Aujourd’hui encore, certains comités régionaux du<br />

PCUS font du zčle par habitude et obligent <strong>les</strong> entreprises et <strong>les</strong> comités<br />

du parti ŕ subventionner le journal, c’est-ŕ-dire ŕ payer tout simplement<br />

l’abonnement ŕ tous ceux qui voudront avoir ce journal gratuitement. La<br />

Pravda est devenue le premier journal gratuit d’URSS. On peut l’affirmer<br />

en toute certitude, en voyant offrir gratuitement ce journal aux passagers<br />

d’avion, aux locataires d’hôtel, aux membres du PCUS et aux simp<strong>les</strong> travailleurs<br />

sans parti.<br />

Toutes <strong>les</strong> publications « libéra<strong>les</strong> » de Moscou ont écrit sur un cas<br />

sans précédent dans l’histoire de l’Etat soviétique. Le 4 février 1991, le tribunal<br />

du peuple de l’arrondissement Sverdlov de Moscou, présidé par<br />

Irina Trotskaa, a prononcé un jugement portant sur une demande de<br />

Galina Starovotova, députée du peuple de l’URSS. Elle voulait que l’on<br />

protčge sa dignité. L’action avait été intentée contre la Pravda.<br />

Le fait est que le 2 octobre 1990 la Pravda avait publié un article de<br />

Vladimir Pétrounia, observateur de TASS. En parlant de la rencontre de<br />

représentants de la presse indépendante, tenue le 28 septembre ŕ la<br />

Maison centrale des journalistes, Pétrounia écrivait notamment que<br />

Galina Starovotova avait « appelé ses amis politiques dans la presse ŕ faire<br />

justice sommaire des hétérodoxes ».

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