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les médias sous gorbatchev

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92 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

et ŕ Megapolis-Express. Les marchands de journaux soviétiques ne sont pas<br />

idiots. Va-t-on offrir chez nous quasiment pour rien quelque chose qui<br />

peut procurer un gros bénéfice ? Je doute qu’un Soviétique ait jamais vu<br />

avant 1991 la revue America vendue au prix officiel. Ce serait comme vendre<br />

chez nous en 1990 un dollar pour soixante kopecks, soit le prix officiel,<br />

alors que sur le marché noir on donnait de 18 ŕ 25 roub<strong>les</strong> pour un<br />

dollar soit 30 ou 40 fois plus. Je dois reconnatre toutefois qu’on peut trouver<br />

parfois Guten Tag etAnglia qui sont publiées en russe, respectivement<br />

par la RFA et la Grande-Bretagne.<br />

Fait curieux : dans un Etat normal, Ogoniok, Znamia ou la<br />

Literatournaa gazeta n’auraient pas pu exister, sans parler de rapporter<br />

des revenus importants. Des reporters et des écrivains-historiens qui ont<br />

trčs rarement l’occasion d’aller faire des recherches en dehors de Moscou<br />

y ont créé Ogoniok, mince magazine du format de Life aux Etats-Unis,<br />

avec une présentation trčs modeste. Le fait de révéler <strong>les</strong> crimes commis<br />

<strong>sous</strong> Staline ont valu ŕ Ogoniok l’amour de millions de lecteurs ; et le<br />

magazine touche toutes <strong>les</strong> époques de Lénine ŕ Andropov. Mais tout ça<br />

est déjŕ connu dans ses grandes lignes ; toutes ces dénonciations appartiennent<br />

au passé. Faute de bons manuels scolaires, on peut recommander<br />

Ogoniok aux élčves des grandes classes (comme ŕ leurs enseignants) en<br />

tant que livre pour l’étude de l’histoire, de la sociologie et de la littérature.<br />

Znamia, Novy mir, Moskva, Oktiabr, Droujba narodov (Amitié<br />

entre <strong>les</strong> peup<strong>les</strong>), Inostrannaa literatoura (Littérature étrangčre),<br />

Younost, Néva, Ogni Sibiri, Prostor, et une dizaine d’autres publications<br />

de ce genre paraissant dans toutes <strong>les</strong> grandes régions de la Fédération de<br />

Russie, ainsi que dans <strong>les</strong> républiques fédérées, n’ont pas leurs pareil<strong>les</strong> ŕ<br />

l’étranger. Une revue littéraire grosse de 200 pages paraissant tous <strong>les</strong><br />

mois et qui doit limiter le nombre de ses abonnés, c’est lŕ un phénomčne<br />

purement soviétique. Reste ŕ ajouter qu’avant Octobre 1917 comme aprčs<br />

1989, l’abonnement n’était pas limité. Aprčs la révolution d’Octobre, <strong>les</strong><br />

revues littéraires étaient la propriété exclusive des écrivains, de leurs<br />

organisations centra<strong>les</strong> et régiona<strong>les</strong>. Pourquoi faire paratre un roman<br />

(une nouvelle, des vers, etc.) d’abord dans une revue et ensuite en édition<br />

séparée ? C’étaient nos écrivains affamés qui en avaient besoin : de cette<br />

façon, ils touchaient une double rémunération. Les lecteurs en tiraient<br />

aussi profit : dans le flot d’oeuvres médiocres, on trouvait parfois quelque<br />

chose qui était digne d’attention. Cette oeuvre retenait l’attention de<br />

l’intelligentsia, particuličrement en province, loin des foyers importants<br />

de la culture. De nos jours, la dictature idéologique du PCUS s’affaiblis-

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