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les médias sous gorbatchev

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96 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

Le 9 janvier 1991, la Literatournaa gazeta, hebdomadaire prestigieux,<br />

a confirmé dans un de ses artic<strong>les</strong> ce qui était évident : le « boom<br />

des magazines » était terminé. Il s’agit, naturellement, de nos grosses<br />

revues de bel<strong>les</strong>-lettres : <strong>les</strong> imprimeries refusent trčs souvent de <strong>les</strong><br />

imprimer. El<strong>les</strong> sont devenues plus chčres ; la poste ne <strong>les</strong> livre pas<br />

réguličrement aux abonnés. Il est clair aussi que le public se passe du<br />

mélange hétéroclite d’auteurs bons et mauvais que proposent toujours ces<br />

revues. Les oeuvres journalistiques doivent passer (el<strong>les</strong> le font déjŕ) dans<br />

des journaux prestigieux, indépendants et <strong>les</strong> oeuvres littéraires doivent<br />

sortir (si el<strong>les</strong> le méritent) en livres que probablement on achčtera et lira.<br />

Mais pourquoi irais-je acheter un numéro de revue dans un kiosque ou<br />

bien m’abonner pour toute une année ŕ cette revue uniquement pour avoir<br />

le plaisir de lire ce peu de choses qui méritent d’tre lues ou que je veux,<br />

moi, lire ?<br />

La Literatournaa gazeta consacre traditionnellement 8 de ses 16<br />

pages aux problčmes de la littérature et ŕ la vie des écrivains. La partie<br />

restante de chacun des numéros a de tout temps été préparée <strong>sous</strong> le<br />

contrôle trčs strict de hauts mandarins du PCUS. Les caprices et <strong>les</strong><br />

mauvaises moeurs de la CENSURE idéologique se combinaient ŕ des<br />

intrigues incessantes entre plusieurs groupements au sein de l’Union des<br />

écrivains soviétiques (plus de 12 000 membres , dont une moitié sont des<br />

retraités). Il se trouvait donc que la Literatournaa gazeta qui a perdu<br />

une partie de son éclat d’antan en cette čre de perestroka, n’avait pas<br />

d’autre moyen de survivre que de secouer le joug du CC du PCUS et du<br />

secrétariat de l’Union des écrivains soviétiques. Aprčs avoir essayé pendant<br />

longtemps de briser la résistance du Comité d’Etat de l’URSS pour<br />

l’imprimerie, la rédaction a gagné finalement le combat et a enregistré<br />

sa publication non pas auprčs de cette instance fédérale mais auprčs du<br />

gouvernement de la Fédération de Russie <strong>sous</strong> la protection d’Eltsine et<br />

de Silaiev.<br />

Pour savoir ce qui s’est passé au juste, il faut consulter l’article «<br />

La tribune libre des écrivains : explication avec <strong>les</strong> auteurs que l’on ne<br />

peut pas éviter » paru dans la Literatournaa gazeta du 18 septembre<br />

1990 :<br />

« Maintenant on cherche ŕ convaincre <strong>les</strong> gens de lettres que la Literatournaa<br />

gazeta a été kidnappée et qu’en devenant un organe de presse indépendant, elle se<br />

détache des écrivains. Le temps est venu de dire en toute franchise oů va la<br />

Literatournaa gazeta et de qui elle prend ses distances. Pour ce faire, il faut revoir<br />

l’histoire de cet organe de presse. Fondée en 1929 pour devenir la tribune du<br />

milieu des lettres, la Literatournaa gazeta a fait l’objet de plusieurs décisions<br />

arbitraires qui l’ont mise <strong>sous</strong> le contrôle de l’appareil de l’Union des écrivains

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