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les médias sous gorbatchev

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262 Les medias electroniques en URSS<br />

répétant, dans <strong>les</strong> émissions réalisées du 13 au 15 janvier 1991, que<br />

l’ordre de donner l’assaut nocturne aux studios de télévision de Vilnius<br />

avec des chars et d’ouvrir le feu avec des pistolets mitrailleurs sur la<br />

foule a été donné par le commandant de la garnison de Vilnius sans<br />

l’autorisation préalable de Moscou ? Vrémia n’a aucun scrupule ŕ<br />

choisir le côté des groupuscu<strong>les</strong> militaro-communistes qui, dans certaines<br />

républiques, ne dissimulent mme pas leur intention de renverser<br />

<strong>les</strong> gouvernements légitimes. Ou bien la télévision centrale croitelle<br />

le PCUS invincible du fait que, mme s’il échoue aux élections dans<br />

<strong>les</strong> républiques, il pourra toujours reprendre le pouvoir quand bon lui<br />

semblera grâce ŕ l’armée ? Sous Brejnev, <strong>les</strong> speakers de Vrémia se bornaient<br />

ŕ lire des textes que d’autres avaient écrits pour eux. A présent,<br />

soucieux d’exécuter, avec le zčle d’un acteur qui en remet, <strong>les</strong> directives<br />

émanant des noyaux communistes qui, ŕ Moscou comme ŕ<br />

Vilnius, ŕ Erevan ou ŕ Bakou, sentent que le temps leur est compté, <strong>les</strong><br />

commentateurs de Vrémia, menteurs chevronnés ou menteurs débutants,<br />

apportent leur contribution personnelle ŕ l’oeuvre subversive du<br />

pouvoir central.<br />

Lorsqu’elle s’exprime au sujet des républiques baltes ou de cel<strong>les</strong><br />

de Transcaucasie, Vrémia, émission officielle, s’emploie systématiquement<br />

ŕ ranimer la flamme de la guerre civile en vantant et en encourageant<br />

<strong>les</strong> activités menées dans ces républiques par des éléments<br />

allogčnes. N. Kôguinova et L. Polskaa, commentatrices de télévision<br />

ŕ la Literatournaa gazeta paraissant ŕ Moscou, s’insurgent contre une<br />

telle pratique dans un article intitulé « Temps, en arričre ! » (Vrémia signifie<br />

« temps » en russe ; allusion au nom d’une célčbre musique servant<br />

d’indicatif ŕ l’émission : « Temps, en avant ! » -N.d.T.) :<br />

La position actuelle de Gostéléradio ne peut qu’tre qualifiée de « violence dans le<br />

domaine de l’information ». Les reportages sur la Lituanie que l’on voit dans l’émission<br />

officielle Vrémia ne fournissent qu’une information tendancieuse, tronquée et<br />

souvent délibérément fausse sur <strong>les</strong> événements qui y ont lieu. Au fond, ce programme<br />

contrôlé par l’Etat ne sert plus gu’ŕ induire systématiquement en erreur la<br />

société soviétique. Pour recevoir leur maigre ration de vérité, il ne reste plus ŕ des<br />

centaines de millions de gens qu’ŕ regarder le soir le Service d’information TV, mais<br />

par lŕ également, <strong>les</strong> ciseaux du censeur sont passés.<br />

En ces moments critiques pour l’URSS, informer objectivement le public devient<br />

vital. Si <strong>les</strong> choix de la direction de Gostéléradio en font le véhicule de certaines<br />

idées politiques, elle risque de jouer le rôle de catalyseur dans un enchanement<br />

d’événements futurs dont le dénouement pourrait tre catastrophique.<br />

A la mme page de ce numéro du 16 janvier 1991 de la<br />

Literatournaa gazeta, on trouve cet appel vibrant de son autre collab-

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