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les médias sous gorbatchev

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22 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

Le 1er aoűt 1990, la Loi sur la presse est entrée en vigueur en<br />

URSS. Elle a supprimé la CENSURE préliminaire, ainsi que le monopole<br />

de l’édition qui appartenait au Parti communiste et ŕ l’Etat.<br />

Les journalistes soviétiques n’ont plus ŕ obéir aux instructions<br />

des fonctionnaires du parti placés aux échelons <strong>les</strong> plus différents de la<br />

hiérarchie communiste. On ne met plus ŕ la porte <strong>les</strong> auteurs d’enqutes<br />

journalistiques. En contre-partie, l’obligation d’imprimer systématiquement<br />

<strong>les</strong> réponses officiel<strong>les</strong> aux critiques publiées dans <strong>les</strong><br />

journaux n’existe plus. On n’offre plus gratuitement des appartements,<br />

des lits dans <strong>les</strong> hôpitaux et des bourses d’études aprčs la publication<br />

d’artic<strong>les</strong> défendant « des travailleurs injustement accusés ». Pourtant,<br />

hier encore, <strong>les</strong> journalistes soviétiques se croyaient tre travailleurs<br />

dans un organe social étonnant qui cumulait des fonctions propres au<br />

Parquet et ŕ la sécurité sociale, aux tribunaux et ŕ l’Eglise. C’est le personnel<br />

du service du courrier qui est le plus nombreux dans <strong>les</strong> rédactions<br />

des quotidiens soviétiques. Jusqu’ŕ ces temps derniers, ils recevaient<br />

chaque jour des sacs de plaintes, de suppliques, de dénonciations<br />

anonymes et, tout bonnement, de réactions ŕ des artic<strong>les</strong> publiés.<br />

L’axiome, normal pour tout journal du monde civilisé, ŕ savoir que<br />

l’action du journaliste doit s’exercer sur l’opinion publique et non pas<br />

sur tel fonctionnaire particulier, commence seulement ŕ s’imposer<br />

dans nos rédactions. Car dans un Etat de droit l’offensé porte plainte<br />

contre son offenseur devant un tribunal au lieu d’écrire ŕ un journal ou<br />

ŕ un comité du parti.<br />

Pour tre efficace, la nouvelle forme du pouvoir de la presse exige<br />

une indépendance aussi bien politique qu’économique. La liberté coűte<br />

toujours cher, mais elle justifie toutes <strong>les</strong> dépenses. C’est lŕ une opinion<br />

qui, évidemment, est partagée par Mikhal Poltoranine, dirigeant du<br />

Ministčre de la presse et de l’information, récemment créé par la<br />

Fédération de Russie. Une interview avec ce député du peuple de l’URSS<br />

a paru dans Les Nouvel<strong>les</strong> de Moscou «(du 9 septembre 1990) <strong>sous</strong> le titre<br />

« Le quatričme pouvoir en Russie » :<br />

La femme du ministre Mikhal Poltoranine gronde son époux. Ce fait strictement<br />

privé de sa biographie a un rapport direct avec l’activité du ministčre qu’il dirige.<br />

Jugez-en vous mmes : il ne touche pas un sou depuis un mois et demi, mais travaille<br />

de 8 heures du matin jusqu’ŕ tard dans la nuit dans un bel immeuble du centre.<br />

Ajoutez-y le personnel composé seulement de trois personnes, aggravez le résultat<br />

par la pénurie de papier et <strong>les</strong> prix de ce dernier sans oublier la Loi sur la presse<br />

et le flot d’éditeurs, anciens et nouveaux, qui s’est déversé sur l’immeuble de la rue<br />

Katchalov ; rappelez-vous ŕ qui appartiennent <strong>les</strong> imprimeries <strong>les</strong> plus importantes<br />

- et vous comprendrez pourquoi le nouveau ministre de Russie éprouve tant de dif-

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