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les médias sous gorbatchev

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Le prix des secrets<br />

On pourrait bien sűr se consoler, vu que le IIe Congrčs, aprčs des discussions<br />

extrmement animées, a approuvé l’activité de la commission, a condamné le crime<br />

perpétré ŕ Tbilissi le 9 avril, et a recommandé au présidium d’étudier sérieusement<br />

<strong>les</strong> conclusions de la commission. Mais je ne veux pas de consolation.<br />

Pourquoi aucun responsable de cette action punitive n’a-t-il jusqu’ŕ présent été<br />

traduit en justice ?<br />

Pourquoi la conclusion de la commission du Congrčs des députés du peuple de<br />

l’URSS au sujet des événements de Tbilissi n’a-t-elle pas été publiée ?<br />

Pourquoi le film vidéo tourné par le KGB ŕ Tbilissi, avenue Roustaveli, dans la nuit<br />

du 8 au 9 avril 1989, n’a-t-il pas jusqu’ici été présenté ŕ la télévision centrale, malgré<br />

de nombreuses promesses ?<br />

Pourquoi enfin l’expérience de commissions indépendantes formées par le Congrčs<br />

des députés du peuple de l’URSS, ne s’est-elle pas étendue ? Les pogroms ŕ Bakou,<br />

la situation actuelle en Lituanie, vont-ils toujours tre expliqués aux députés sur des<br />

papier ŕ en-tte des ministčres, comme c’est la coutume depuis le premier Soviet<br />

suprme de l’URSS, modčle 1938 - au lieu de faire l’objet d’enqute par des commissions<br />

parlementaires ? La sincérité des députés a-t-elle cessé de s’inscrire dans le<br />

cadre de la glasnost de la néo-perestroka ?<br />

Je prie de considérer mes derniers « pourquoi ? » comme la requte d’un député.<br />

Personne n’a déchargé jusqu’ici ma conscience de cette vingtaine de victimes innocentes<br />

de la tragédie de Tbilissi ».<br />

Cet article trčs court de Vassiliev est le cri d’indignation d’un<br />

parlementaire face ŕ l’arbitraire d’une administration supétieure militaro-communiste.<br />

Que peut-on ajouter quand une commission parlementaire<br />

tout entičre a été mise ŕ l’écart, tandis que la CENSURE n’a<br />

pas laissé passer ses conclusions dans la presse et ŕ la télévision ? En<br />

mme temps, toutes <strong>les</strong> instances supérieures qui prennent <strong>les</strong> grandes<br />

décisions ont consulté ces conclusions et <strong>les</strong> ont rangées dans leurs<br />

tiroirs.<br />

Le peuple géorgien a commémoré <strong>les</strong> victimes de la tragédie,<br />

femmes et enfants désarmés, qui ont péri au cours de cette attaque au gaz<br />

contre une manifestation pacifique. Il a condamné <strong>les</strong> tueurs et leurs<br />

acolytes. Cela a ouvert la voie aux mouvements « informels ». Ces derniers<br />

se sentaient auparavant en marge, isolés du reste de la société, mais aprčs<br />

le 9 avril ils ont commencé leur ascension, tandis que le PCUS commençait<br />

ŕ perdre ses positions en Géorgie. Une année a passé et le Parti<br />

communiste géorgien qui possédait autrefois <strong>les</strong> pleins pouvoirs dans la<br />

république a pratiquement cessé d’exister. Le pouvoir est passé de fait au<br />

Soviet suprme de Géorgie et au gouvernement de la république. On a<br />

éliminé la plupart des attributs du pouvoir partocratique. Une année aprčs<br />

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