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les médias sous gorbatchev

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178 Les journalistes au service de la Perestroika<br />

<strong>les</strong> appels de la rédaction de Continent ŕ l’assistance financičre. La revue<br />

paratra donc en URSS et, pour <strong>les</strong> partisans de la perestroka, c’est une<br />

acquisition trčs importante. On ne peut la comparer qu’au soutien que<br />

Sakharov a accordé ŕ Gorbatchev au début de la perestroka et qu’ŕ la permission<br />

donnée par Soljénitsyne, en automne de 1990, de publier largement<br />

dans <strong>les</strong> principaux journaux soviétiques sa lettre « Comment réorganiser<br />

notre Russie ? » La direction soviétique semble aujourd’hui<br />

soucieuse de redorer son blason aux yeux de l’opinion ŕ l’étranger ou, au<br />

pis aller, aux yeux de l’intelligentsia de son propre pays. C’est pour cela<br />

qu’on organise dans la presse des débats sur le sort de la bibliothčque<br />

publique russe Ivan Tourgueniev ŕ Paris. Nous sommes d’accord qu’il<br />

vaudrait mieux investir dans la renaissance de la culture russe pratiquement<br />

détruite par <strong>les</strong> communistes que de prodiguer des milliards de dollars<br />

ŕ Fidel Castro et ŕ Najibullah.<br />

L’essentiel est que nous n’avons pas évité ce sujet épineux et peut-<br />

tre en avons parlé un peu trop. Mandelstam, Goumiliov, Akhmatova,<br />

Tsvétaéva, Pasternak, ces noms reviennent sans cesse dans la presse. Il y<br />

a 30 ou 50 ans, en dépit de l’expulsion et de l’extermination en masse des<br />

intellectuels, il y avait quand mme plus de citoyens soviétiques capab<strong>les</strong><br />

de comprendre le message de leurs compatriotes. Aujourd’hui, il y a<br />

moins de personnes bien éduquées et formées en URSS qu’auparavant.<br />

On constate que <strong>les</strong> Soviétiques n’éprouvent pas le mme besoin d’écouter<br />

la parole de Dieu ou tout simplement la vérité. Beaucoup sont satisfaits de<br />

la marge de liberté qui leur est accordée par le dégel actuel. Mais il faut en<br />

exiger davantage. J’ai trouvé des réflexions trčs intéressantes ŕ ce sujet<br />

dans un article écrit par un contestataire soviétique connu (qui en 1987<br />

encore était détenu dans le GOULAG pour ses convictions politiques) et<br />

publié par la Literatournaa gazeta du 23 mai 1990. Cet article a été<br />

remarqué par tous <strong>les</strong> <strong>médias</strong> du monde, parce que c’était la premičre fois<br />

qu’un organe officiel, celui de l’Union des écrivains de l’URSS, reconnaissait,<br />

<strong>sous</strong> la plume de Félix Svétov, que le soleil ne faisait que poindre<br />

ŕ l’horizon, que ses premiers rayons étaient lŕ mais qu’ils ne chauffaient<br />

pas encore et qu’il restait beaucoup ŕ faire pour obtenir la liberté authentique.<br />

Des milliers de contestataires sont graciés, mais il ne sont pas<br />

encore réhabilités et ils restent toujours des criminels aux yeux du régime.<br />

L’Etat accorde son assistance non pas ŕ l’Eglise, mais ŕ la hiérarchie<br />

ecclésiastique. En gros, nous devons en conclure que Svétov n’aime pas<br />

du tout la perestroka, car elle est trop indécise quand il s’agit de donner<br />

des libertés. Je vous propose de lire ci-des<strong>sous</strong> un extrait de son article «<br />

Comme vous voudrez.. ». :

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